saintseiya-alternatif
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

Quiproquo et Embarras chez Milo

2 participants

Aller en bas

Quiproquo et Embarras chez Milo Empty Quiproquo et Embarras chez Milo

Message  Milo Dim 1 Nov - 14:12

Les deux jeunes gens marchèrent d’un pas tranquille le long de la route qui les rapprocherait inéluctablement du campus universitaire et de son quartier résidentiel.

A ce que Milo put en juger du comportement de Camus, ce dernier était différent de l’accoutumée, il était nerveux.

Et cette nervosité toute nouvelle se matérialisait par un flot de parole surprenant.

Bien que plongé une nouvelle fois dans ses pensées, le jeune professeur de lettres n’en perdit pas une miette, si bien qu’il aperçut sur son magnifique visage, d’ordinaire d’une impassibilité à toute épreuve, l’esquisse d’un sourire qui ne fit que confirmer un fait d’une importance cruciale aux yeux du professeur : Camus était d’une beauté exceptionnelle, et ce sourire spontané ne faisait qu’embellir plus encore ces traits séduisants qu’étaient ceux de ce jeune écorché vif dont la maladresse touchante le concernant s’accroissait en sa présence.

Milo s’en rendait bien compte.

Lui-même ressentait un certain émoi en sa compagnie ces derniers temps, et depuis le malentendu survenu plus tôt dans la fin d’après-midi, ce dernier ne faisait que s’accentuer. Une étrange sensation naissait en son for intérieur, il l’appréciait réellement de plus en plus.

Le geste que Camus avait eu pour lui le touchait profondément il avait finalement accepté de l’accompagner chez lui et de déguster ensemble un petit café dans son ‘deux pièces cuisine’ qu’il habitait en attendant la trouvaille du siècle, son chez-lui, certes ce n’était pas grand-chose, un geste anodin que des amis faisaient entre eux pour soulager le poids que l’on porte souvent seul depuis des années mais pour Milo Solaris, il signifiait énormément.

Camus avait réussi à se gratter une petite place dans sa solitude quotidienne, sa présence devenant jour après jours un baume apaisant qu’il remplacerait en aucune manière que ce soit.

L’amitié de ce jeune homme était son bien le plus précieux en ce monde, mais malgré tout, il ignorait si ce qu’il ressentait pour lui était réellement platonique ou quelque chose de sacrée, tout ce dont il était certain c’est qu’il ne supporterait pas de le voir blessé que ce soit par une maladresse qu’il commettrait ou par un acte tendancieux fait par autrui.

L’étudiant était un être naïf et candide en matière d’amitié et de contact avec les autres, il ne doutait pas un seul instant que Camus en ait souffert dans son enfance, cela se lisait dans son attitude détachée vis-à-vis de ceux qui l’entourent, son comportement frigide le moyen qu’il avait trouvé pour se préserver des moqueries et des bassesses de ses camarades et le voir se comporter un peu plus chaleureusement avec lui était un trésor inestimable.

Milo se jura bien de préserver ces instants, il ne tenait pas à le blesser ce qui le forcerait à se retrancher dans sa froideur habituelle alors qu’il le découvrait avec plaisir s’ouvrir à lui avec enthousiasme.

Après un long silence de sa part, Milo ne pouvant s’empêcher d’écouter son ami lui parler, le jeune homme quitta son mutisme contemplatif pour répondre à une phrase pertinente qui ne le laissa pas de marbre tandis que leurs pas les menaient toujours plus près des grilles du complexe universitaire, brisant soudainement le cheminement de ses rêveries éveillées.

_ Si cela me gênait réellement de te recevoir chez moi, je ne t’aurai pas proposé d’y faire un saut pour partager un café avec moi, alors oublis cet état d’esprit pessimiste, d’accord ?

Fit-il en marquant une légère pause dans sa marche, plongeant son magnifique regard soudainement brillant d’une étrange et nouvelle lueur déterminée dans celui du jeune étudiant le suivant de près, pilant en plein milieu du chemin laissant juste la place suffisante à son ami pour qu’il puisse se porter à sa hauteur.

Camus ayant juste le temps de poser les yeux sur la main crispée de Milo, serrant la rambarde de façon incontrôlée avant qu’il ne la retirât pour lui céder le passage, masquant cette nervosité ambiante que les deux amis éprouvaient à tour de rôle sans qu’ils n’en comprennent les raisons.

D’un pas léger et rapide, Camus franchit le portail à son tour, passant le lourd battant en fer forgé les séparant par ces quelques centimètres d’épaisseur, après un instant d’hésitation cette barrière tangible les forçant tous les deux à patienter une poignée de secondes sur place accentuant ce nouveau sentiment qu’ils ressentaient en présence de l’un et de l’autre, permettant à l’un comme à l’autre de s’observer à loisir ainsi que le temps nécessaire à Camus d’imprimer ces mots dans son esprit à défaut d’être gravés dans son cœur.

Le temps passé ainsi ne fut guère plus qu’une minute ou deux, guère plus, mais ce fut suffisant pour faire naître entre eux un lien invisible qui ne ferait que se renforcer au fil du temps, devenant le plus solide des joyaux, un diamant à l’état brut qui se façonnerait lentement entre leurs mains pour devenir une pierre précieuse d’une rare beauté et d’une richesse inestimable, une amitié indestructible qui tel le vilain petit canard des contes de fées se transformerait en un magnifique cygne et se reverrait alors être un lien indéfinissable oscillant entre amour profane et amour véritable.

Reprenant côte-à-côte leur route dans un silence à couper au couteau, les deux amis traversèrent le parc du campus sans réellement attirer les regards sur eux.

Ce qui était un point positif, du moins pour le jeune Aqua qui se sentait fébrile, défaillant.

Cet instant passé en vis-à-vis de Milo l’ayant troublé au point de sentir ses joues se parer de jolies couleurs rosées ainsi que l’accélération singulière du rythme entêtant de sa fréquence cardiaque.

Il avait l’impression que se dernier cognait si fort qu’il allait imploser et que tous ceux qu’il croisait n’observaient que cet instant fatidique, nombre d’étudiants se défoulaient çà et là après une longue journée, voire une semaine, de cours.

Les uns jouaient au rugby encouragés dans leurs phases de par un amas de spectateurs improvisés, les autres se réunissant tout simplement autour des bancs en petits groupes compacts, décompressant à leur manière autour d’un soda et d’un sandwich grignoté entre deux crises de rire.

Chose que ne faisait jamais le jeune étudiant d’origine française, le jeune homme rentrant directement chez lui donner des cours de soutient à son colocataire, l’aidant dans ses devoirs même si ce dernier se débrouillait plutôt bien tout seul ou parfois, il rejoignait son ami à leur café comme aujourd’hui et discutaient de leurs journées respectives.

Du moins, Camus laissait son ami exorciser ses journées, préférant l’écouter que de participer pleinement à la conversation.

Se sentant mal à l’aise d’être vu en compagnie du professeur de lettres du campus, le jeune homme appréhenda instinctivement les commérages du lendemain en classe, certes il s’en moquait pas mal d’être le sujet de conversation de ses camarades de classe, mais il appréhendait le fait qu’ils se méprenaient au sujet de son ami, son unique ami. S’ils se montraient trop instant dans leurs propos qu’allait-il dire pour qu’ils le laissent en paix ? Un pieux mensonge peut-être, histoire d’être tranquille un moment, après tout il donnait des cours de soutient à certains de ses élèves c’était donc plausible après tout.

Tout-à ses réflexions, le jeune homme ne remarqua pas immédiatement le Proviseur écrire un billet en réponse à une annonce écrite par une élève de terminale un brin rêveuse et quelque peu fofolle et repartir pour sa balade dans le parc un sourire amusé vissé sur ses lèvres. Cette attitude de la part du Proviseur l’intrigua un moment, se promettant d’y jeter un œil lorsqu’il reprendrait le cheminement inverse pour rentrer chez lui plus tard, tirant cette affaire au clair...

Après une interminable balade dans le parc longue d’une dizaine de minutes tout-au plus, les deux amis rejoignirent enfin le goudron de l’asphalte, et prirent la direction des dortoirs avant de bifurquer vers les bâtiments où logeaient les professeurs ayant émis le désir de vivre sur le complexe universitaire.

Traversant les bâtiments les uns après les autres en échangeant de temps en temps quelques mots sans grande importance. Arrivés en vue du troisième et dernier immeuble, le jeune homme désigna à son ami le petit balcon du quatrième étage à la porte coulissante restée entrouverte : son appartement, son chez-lui temporaire. Le lieu qu’il allait enfin faire découvrir à quelqu’un.

Le jeune homme ne recevant jamais qui que ce soit, Camus devenant son premier visiteur.

Milo guida dans son monde son étudiant clandestin, le menant jusqu’à sa résidence, sortit son trousseau de clefs de sa sacoche et glissa la bonne clef dans la lourde porte à digi-code, ouvrant cette dernière sur le passage de son invité, le laissant le précéder le temps qu’il prenne son courrier.
Une opération quotidienne qui le fit sourire.

_ Publicités… Factures… Publicités… Rien de bien extraordinaire tout ça…

Décortiqua-t-il sommairement avant de refermer sa boite à lettres et de reprendre son rôle de guide improviser.

_ Prêt pour un peu de sport ?

Fit-il à destination de son ami toujours plongé dans ses réflexions tout-en lui accordant un clin d’œil malicieux, entamant sa grimpette quotidienne jusqu’au quatrième étage pour s’arrêter devant l’appartement numéro huit où trônait un paillasson original orné d’un scorpion tribal en guise de messager souhaitant la bienvenue.

Reprenant en main son trousseau de clefs, le jeune grec entreprit de déverrouiller la porte tout-en souriant et ricanant dans sa barbe. Le jeune homme appréhendant soudainement la réaction du très organisé et très ordonné jeune homme l’observant avec grande attention, un sourcil légèrement arqué marquant son étonnement.

Milo Solaris entra en premier, alluma le petit hall d’entrée où il se déchaussa, perdant immédiatement quelques centimètres de sa haute et svelte stature, déambula pieds-nus sur le parquet et déposa clefs et courrier sur une console servant de vide-poche.

Occupé à dénicher des chaussons pour son hôte, le jeune homme cachait la vue d’ensemble de son logement à un Camus de plus en plus intrigué d’en percer un peu plus sur l’intriguant professeur au style vestimentaire si peu conventionnel.

Le français se débattant avec lui-même pour apercevoir entre deux mouvement de son ami les pièces à vivre qu’il habitait le plus, découvrant après plusieurs essais infructueux, le décor de son quotidien, pâlissant soudainement en découvrant le champ de bataille faisant son environnement.
Comment pouvait-on vivre dans un tel endroit ?

Petit, exigu et profondément encombré de nombreux cartons jamais déballés, pour quelle raison cela il l’ignorait, en tout cas, il ne voyait pas son ami vivre dans un tel espace plus longtemps que nécessaire c’était tellement impersonnel tout ça.

Entrant à sa suite, le jeune homme dut faire un violent effort pour ne pas commenter l’étendu des lieux de façon péjorative, tout ce qu’il embrassait du regard ne ressemblant pas du tout à son ami.

_ C’est très encombré, je le sais pertinemment… mais je n’ai pas le temps de m’en occuper ces derniers temps… les cours ayant repris depuis peu, je me consacre plus à mes devoirs de professeur qu’en maître de maison.

Dit-il en prenant des bras de Camus le sac de courses qu’il avait porté pour lui durant tout ce temps, se dirigeant lentement mais sûrement vers la cuisine où il déballa les provisions et les rangea dans les placards et lieux adéquats avant de sortir deux dosettes de Nespresso qu’il installât dans le percolateur tout en sortant deux jolis mugs qu’il destinât à leur dégustation.

_ Tu peux faire le tour du propriétaire tu sais… ce n’est pas très grand, juste trois pièces mais nous ne sommes pas très regardant mon colocataire et moi…

Occupé à ce qu’il faisait, le jeune homme n’avait pas remarqué qu’il avait par mégarde lâché sur son hôte une nouvelle qui ne tombât pas dans les oreilles d’un sourd.

Le jeune scientifique avait commencé à découvrir l’univers de son ami dès lors qu’il s’était consacré à mettre de l’ordre dans ses achats, errant dans les petites pièces confinées mais étonnamment lumineuses sans attendre son autorisation.

D’abord seulement avec les yeux, puis dès lors qu’il eut son autorisation, plus tangiblement.

Se rendant dans le salon salle-a-manger avec l’esprit d’aventure.

Cette pièce était la plus grande et la plus ‘entretenue’ prouvant que c’était celle qu’il utilisait le plus cela ne faisait aucun doute à son esprit. Elle lui servait de bureau aussi bien que pièce de repos, allant même jusqu’à lui servir de pièce à vivre, c’était l’espace où chaque jour de la semaine entre deux corrections et préparation de cours, il prenait ses repas d’un air distrait.

Continuant son inspection silencieuse de l’état des lieux, il put constater de lui-même ce dernier fait sur la table de la salle à manger.

Là, siégeaient les notes et autres textes qu’il destinait à ses élèves lors de ses cours de soutien du samedi matin, mais en y regardant bien, il ne trouva nulle trace d’un quelconque colocataire… à moins que ce dernier se trouvât encore à son travail ou qu’il soit dans la chambre à coucher, puisque cette dernière s’avérer être la seule pièce dérobée à son regard…

La pièce où Camus laissait promener son regard ainsi que ses doigts, était encombrée là encore de cartons ouverts mais pas totalement déballés, certains cartons contenaient un nombre impressionnant de volumes littéraires les uns sérieux traitant de philosophie, de science politique et sociale, des grands noms de la littérature enseignée au lycée et enseignement supérieur, d’autres destinés à son évasion personnel, son passe-temps en quelque sorte, mais là encore, il ne trouvât pas trace de quelqu’un partageant l’appartement avec son ami.

Tout ce qu’il voyait, découvrait et apprenait n’appartenait qu’à la seule personnalité de Milo Solaris, et non à une tierce personne qu’il méprisait déjà pour son ingérence dans sa vie déjà plus que chaotique ces derniers temps, il n’avait pas besoin qu’un rival vienne à poindre le bout de son nez pour lui ravir son seul et unique ami sans rien dire… étrangement cette pensée cruelle lui fit froid dans le dos, que lui arrivait-il ? il ressentait monter en lui une colère sourde et aveuglante teinté d’une douloureuse déception, serait-il jaloux de cette inconnue dans son équation ?

Tout en analysant sa situation, le jeune Camus ne remarqua pas la présence de Milo apparaissant dans l’embrasure de la porte, portant un petit plateau rond où fumaient les deux mugs à café ainsi que le sucrier et quelques petits gâteaux à desserts.

Il ne faisait aucun bruit particulier en marchant à pieds-nus sur le sol, si ce n’était ce léger bruissement du tissu frottant sur le parquet à chacun de ses pas.

Milo observa silencieusement Camus faire son tour d’inspection, le regarda même faire glisser ses doigts songeurs le long des tranches de ses livres disséminés partout autour d’une bibliothèque ployant sous le poids des mots. Une seconde se montant petit-à-petit à ses côtés.

Dressant la table, sans se soucier de l’orage qui grondait tapi dans l’ombre de l’esprit torturé de Camus, le professeur rangea quelques papiers sans importance dans le bahut situé le long du mur attirant sur lui l’intérêt du jeune étudiant se préparant déjà à se retrancher dans une certaine froideur faite de méfiance et de blessure secrète.

_ …tant qu’Antarès ait à manger quand il le souhaite et qu’il ait son terrarium sain et bien aéré, lui ça le dérange pas de vivre dans un deux pièces cuisine ou une suite dans un grand hôtel…

Continua-t-il l’air de rien, achevant enfin sa phrase laissée en suspens mettant sans le savoir au pied du mur son ami qui brusquement se sentit abasourdi par la nouvelle.

Alors ainsi, il était bel et bien célibataire et partageait sa vie avec un animal domestique, mais ne pouvait-il pas parler sans ambiguïté, regardez le résultat maintenant, Camus ne savait plus comment se comporter vis-à-vis de lui et se sentait ridicule et humilié d’avoir jalousé un… quoi d’abord ?!

Décidément c’était bien sa vaine, il fallait qu’il tombe sur un bien singulier personnage que ce jeune professeur habillé gothique aristocrate, féru de littérature et musicien à ses heures perdues et sa passion pour son ami vivant dans son terrarium caché à son regard incrédule…

Oscillant entre une envie furieuse de se terrer dans un trou de souris et une étrange envie de rire aux larmes, le jeune étudiant regarda sans perdre une miette la gestuelle de son ami se retournant vers lui et lui désignant innocemment un siège libre de la main avant de relever les yeux et de s’interroger sur ce qu’il arrivait à Camus restant de manière obstinée loin de lui à le contempler comme s’il ne comprenait pas ce qu’il faisait là.

_ Qu’y a-t-il aurais-je commis un impair sans le vouloir ?

Demanda-t-il sincèrement intrigué par son récent comportement à son égard, ne comprenant plus rien à la situation.

Allant même à délaisser ce qu’il avait entrepris pour rejoindre là où il se trouvait le beau français afin de s’assurer que tout allait bien pour lui, tendant une nouvelle fois sa douce et chaleureuse main vers ce visage qu’il gravait en son esprit et en son cœur un peu plus chaque jour qu’il passait en sa compagnie, laissant sa main en suspens tout près de cette belle joue glabre légèrement teinté par une émotion qu’il n’arrivait pas à identifier clairement, faisant mourir son geste en s’interrogeant sur ses raisons qu’il avait de vouloir toujours lui effleurer son visage, ne désirant nullement s’attirer les foudres de son jeune ami par cette familiarité qu’il estimait peut-être déplacée à son égard.
Milo
Milo
Professeur de Lettres

Messages : 48
Date d'inscription : 27/09/2009
Age : 43

Revenir en haut Aller en bas

Quiproquo et Embarras chez Milo Empty Re: Quiproquo et Embarras chez Milo

Message  Camus Mer 11 Nov - 19:28

Camus était du genre timide, passif - dans le sens où il ne faisait rien pour aller vers les autres - alors il ne se voyait pas proposer à Milo de venir chez lui. Pourtant son ami lui avait proposé de venir dans son appartement sur le campus...Milo ne pouvait pas faire plaisir au jeune scientifique! Aqua s'était empressé d'accepter mais à peine avait-il sentit une vague d'émotions positives, cette vague s'en était allée : il doutait de déranger son professeur. Heursement, ce dernier le rassura sur sa demande, il est vrai que l'on invite pas quelque chez soi si c'est dérangeant. Camus avait donc suivit Milo jusqu'au campus malgré le fait qu'il connaissait déjà le chemin : c'était comme apprendre le chemin pour aller chez un ami - le seul ami - pour la première fois. Il avait ce petit sourire scotché sur ses lèvres fines, il ne disparaissait pas.

Enfin arrivé, ou presque, ils passèrent le portail et Camus resta en plant quelques secondes, le temps d'admirer encore une fois Milo. A croire qu'il devenait fou! L'indigo en secoua la tête et cligna des paupières pour faire fuir toutes ces pensées étranges. Il éprouvait quelques chose pour Milo s'en pouvoir poser un mot dessus. Tant pis, il ferait avec!
A présent, il suivit simplement Milo sans savoir où aller : Camus ne savait pas où se trouvait les résidences des professeurs. Il marchait un peu tête baissé : il ne voulait pas être reconnu et que les étudiants de sa classe se mettent à lancer des rumeurs sur lui! Camus vivait déjà assez mal son retrait par rapport à eux, il ne voulait pas qu'un fossé béant se creuse. Il ne regarda plus ses pieds après avoir traversé le premier batiment à présent qu'ils étaient loin du parc.
Au troisième batiment, il vit Milo sortir une clé et ouvrir une grande porte à digi-code...digi-code ? Camus haussa le sourcil gauche et baissa un peu le droit...

" Pourquoi tu utilises ta clé pour ouvrir la porte...y'a un digi-code..."

Après avoir passé la porte, il sourit en l'écoutant compter son courrier.

" Tu attendais peut-être une lettre d'une admiratrice secrête ? "

Il sourit mais au fond de lui cette phrase banale l'avait touché. Et si Milo avait quelqu'un dans sa vie, dans son coeur? Certes il ne lui en avait pas parlé mais chacun évitait de parler de sa vie privée car justement c'était privée. Camus ne souhaitait pas parler de son passé, il ne voulait pas être plaint, il ne voulait pas qu'on lui dire : je comprends maintenant pourquoi tu es comme ça...Non, il voulait qu'on le comprenne sans cela, qu'on le comprenne pour ce qu'il était et la suite pouvait se deviner un peu. Milo était le premier à avoir perçu cette froideur en lui et ce besoin muet de s'accrocher à quelqu'un avant de s'effondrer.
Sur ce, il monta les escaliers avec Milo et ce ne sont pas les quatres étages qui le fatiguèrent. Camus malgré son côté intello était un sportif caché car il lui arrivait de temps en temps le week-end de partir courir pour s'aérer l'esprit et pour se bouger. C'est lors d'un de ses petits tours qu'il avait vu Milo jouer son son instrument de musique.

Ils étaient enfin arrivés là-haut et Camus tenta quelque chose.

" Que vais-je penser de ton appartement tu crois ?.."

Il avait tenté de lui mettre la pression mais il n'était pas dit qu'il réussirait. Le jeune étudiant voulait juste mettre Milo dans le doute.
Alors que ce dernier ouvrit la porte, Camus entra à suite et s'avança légèrement sans oser aller plus loin. Milo lui apporta une paire de chaussons qu'il enfila, laissant derrière lui sur le pas de la porte ses baskets noires. Milo s'afféra à ranger ses courses et l'indigo découvrit un appartement dans un désordre total, une sorte d'apocalypse. Camus ne put s'empêcher de faire de grands yeux au points qu'ils faillirent sortir de leur orbite puis son visage se peignit d'un masque froid et habituel.
Il arpenta la pièce principale, découvrant les hobbies de son ami vers qui il se tourna à sa remarque. Un...colocataire ?...

" oh...."

Camus faillit tomber, ses jambes tremblantes. Milo avait donc quelqu'un..enfin, il avait parler d'un colocataire, cela voulait-il dire qu'il habitait avec quelqu'un, comme dans une colocation normale ou...y avait-il quelqu'un qui habitait avec lui et qui habitait aussi son coeur? De plus Milo avait bien dit ' mon ' colocataire...c'est à dire qu'il parlait d'un homme! Camus sentit son coeur lui faire mal et son regard faillit trahir sa souffrance. Pour cacher son malaise, il se retourna et continua sa visite. Il se posta même devant la fenêtre, le temps de laisser retomber la pression. Comment faire pour penser à autre chose que cette révélation...

Il se mordit la lèvre et croisa les bras tandis qu'il observait ce qu'il se passait à l'extérieur c'est à dire pas grand chose à part voir des oiseaux voler. Mais son fardeau s'allégea quand Milo éclaira la situation car son cher coloc' n'était rien d'autre qu'un scorpion nommé Antarès...et il vivait dans un terrarium...Camus faillit lâcher un long soupir en s'asseyant à la chaise que Milo lui avait désigné.

" Oh..."

Le pauvre n'était pas très éloquent tant il était surpris et rassurée par la nouvelle. Mais quelle idée d'avoir un scorpion pour animal de compagnie...et surtout de le considérer comme un colocataire! Camus avait éprouvé quelques bouleversement lui minant le moral pour après le récupérer. Il arborait un air presque perdu et Milo tendit la main vers lui comme pour lui caresser la joue comme il l'avait fait dans la rue. Le jeune Aqua resta immobile, attendant la rencontre entre les doigts de son ami et la peau de ses joues mais...son professeur arrêta son geste et Camus eut juste le temps de prendre sa main pour la serrer dans la sienne.

" Je vais bien..."

Camus avait compris pourquoi Milo lui avait caréssé la joue et pourquoi il avait voulu le faire à nouveau. Il s'inquiétait, parce que Camus avait toujours une tête d'enterrement, un visage pâle au point qu'il avait l'air malade. Sans le remarquer, son pouce caressa le dos de la main de Milo et l'étudiant se mit à sourire légèrement avec un air désolé collé sur la figure.

" Ne t'inquiètes pas pour moi, j'ai...j'ai cru que Hyoga n'avait pas de clé pour rentrer à la maison et...je ne suis pas encore habitué au fait qu'il soit là, il n'a la clé que depuis peu.."

Allez hop, un petit mensonge. Camus ne pouvait pas parler de ce qu'il avait ressentit plus tôt car c'était étrange et surtout, il pensait cela contre nature. Il ne voyait qu'un monde cruel et sans couleurs. Il ne connaissait que les mesquineries et les bassesses. Il n'dxistait que dans un monde qui n'était pas fait pour lui. Il se força à sourire encore et finalement balaya la pièce de sa chaise. Quel foutoir quand même...Si différent du caractère de Milo qui était un professeur ordonné.

" Tu as...beaucoup de cartons...mais en même temps si tu comptes déménager, ça ne sert à rien de les défaire...mais si tu veux je peux t'aider tu sais...pour un appart, tu ne m'as pas répondu tout à l'heure...même t'aider à déménager toi et ton...colocataire! "

Camus lança un regard rapide vers le scorpion puis plongea ses yeux indigo dans celui de son ami.
Il tenait toujours la main de Milo comme si il espérait allonger le contact éternellement...Pour que ça ne s'arrête pas. Le jeune Aqua ne voulait pas lâcher son professeur. Ce dernier était comme une boué de sauvetage, la seule chose qui l'aidait à garder la tête hors de l'eau. Milo était le premier à lui avoir tendu la main et il avait besoin de cette main à présent. Peut-être mettait-il trop d'importance dans cette main, peut-être abusait-il à vouloir être toujours près de Milo. Pour Camus, assister aux cours de son professeur était devenu un besoin.

" Après tout tu es mon seul ami...alors t'aider me fait plaisir..."
Camus
Camus
Étudiant

Messages : 17
Date d'inscription : 26/09/2009

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum