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Boire un verre, quoi de plus normal ?

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Boire un verre, quoi de plus normal ? Empty Boire un verre, quoi de plus normal ?

Message  Camus Lun 28 Sep - 20:49

Il était 17h30! La journée était enfin terminée. Camus avait passé sa journée à l'université entre les salles de cours et la bibliothèque universitaire. Il avait entre temps eu le temps de passer par le cours de Milo - même si il n'y était pas inscrit . Il avait eu l'autorisation du directeur d'assister à ce cours par simple curiosité et Milo était un professeur intéressant. D'ailleurs, ils avaient sympathisés depuis et Camus semblait être plus présent que certains élèves déjà inscrits!

Le jeune homme s'était donc installé à une table sur la terasse d'un bar. Il venait de temps en temps ici pour se détendre et parfois Milo le rejoignait après sa journée. Camus y était depuis un moment, y relisant les cours de la journée : thermodynamique classique, mécanique...vraiment passionnant n'est-ce pas ? Camus se désintéressait de plus en plus des sciences compliquées car l'envie de devenir professeur un jour hantait son esprit depuis pas mal de temps. Après tout, il donnait bien des cours de soutient à plusieurs collégiens et lycéens. Camus y prenait du plaisir, heureux même de pouvoir aider des gosses en difficultés...Peut-être parce que lui n'avait pas eu cette chance là et qu'il avait dû étudier seul, apprendre tout tout seul. Le osuhait d'aider les autres étaient devenu plus fort depuis qu'il suivait les cours de Milo en plus de ses cours officiels. Le professeur semblait passionné et d'ailleurs passionait ses élèves.

18h00 et Camus releva les yeux de son classeur pour voir une jeune fille de la fac. Une jolie brune aux formes généreuses. Elle s'installa devant Camus sans demander sa permission et commença à déblatérer sa journée, racontant tout dans les moindres détails. Elle oubliait une chose la jeune fille.

" Tu sais Elena...je le sais...on suit les mêmes cours vu qu'on est dans la même classe..."

Se permit de répondre Camus. La jeune feme prit un air vexé et se leva en le saluant rapidement. Camus se permit cette fois-ci de sourire et replongea la tête dans les courses puis sur son emploi du temps. La semaine prochaine allait être chargée à nouveau entre les cours que lui suivait et ceux qu'il allait donner...oh, d'ailleurs maintenant qu'il se souvenait...Camus prit un crayon et barra le nom d'un de ses élèves. Ce dernier partait en vacances avec ses parents avant les vacances scolaires : très logique! Ainsi, il aurait un peu plus de temps pour souffler et se reposer. Qu'allait-il faire ce week-end ?? Il n'avait rien prévu, peut-être que...non, il ne valait mieux pas y penser.

C'est donc assis qu'il attendait Milo, le serveur guettant la venue du professeur tellement il était habitué à les voir boire ensemble. Camus ne commençait jamais à boire tant que son ami n'était pas là.
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Message  Milo Lun 28 Sep - 22:53

La journée avait été longue aujourd’hui, bien plus qu’à son accoutumée, du moins aux yeux du Professeur de Lettres qui en terminait enfin avec sa journée de cours.

Négligemment installé dans son siège derrière son bureau, il se massait la tempe d’un mouvement circulaire en soupirant mollement, les feuillets qu’il se mit à lire à la va-vite ne lui inspiraient pas grand-chose. Les lignes qu’il survolait contenaient nombre de faute d’orthographe, de syntaxe et même des hiéroglyphes incompréhensibles en guise de notes lui donnaient le tournis, décidément il n’était pas d’humeur à continuer l’exploration de tels prodiges littéraires dès cet instant, il avait besoin de ce vider l’esprit.

Regardant vaguement l’heure à sa montre il remarqua avec effroi qu’il était près de 17h45, il avait trainé dans sa classe plus qu’à son habitude, si bien qu’il pressât le pas lorsqu’il se décidât enfin à quitter les lieux.

Rangeant avec empressement ses cahiers, notes et autres matériels pédagogiques dans sa sacoche en cuir souple, le jeune homme attrapât d’un geste brusque sa redingote en cuir qu’il enfilât à la vitesse grand-v en maintenant sa sacoche entre ses longues et solides jambes fuselées avant de se mettre à dévaler couloirs et escaliers au pas de course.

Saluant au passage quelques collègues de travail qu’il laissât surpris de le voir cavaler de la sorte vers la sortie du bâtiment sans prendre le temps de partager un débriefing en leur compagnie autour d’un café ou d’une tasse de thé dans la salle des professeurs.

_ T’as le feu aux fesses ce soir, Milo ?!

Demanda un homme penché au-dessus de la rambarde arborant des cheveux courts couleur poivre-et-sel, courtaud et rubicond tenant en main sa tasse fumante de café, professeur de technologie niveau troisième de collège de son état.

Le jeune homme le salua de la main et lui répondit à la volée quelque chose d’inaudible sans pour autant prendre le temps de raisonner son empressement à quitter les lieux. Replaçant sa bandoulière sur son épaule, le jeune homme s’armât de patience le temps de répondre à son collègue puis ré-accéléra le mouvement en pestant contre lui-même d’avoir été en-dessous de tout, trop accaparé par ses états d’âme littéraires.

_ …. Suis en retard… vais manquer mon… rendez-vous…. à demain !

Sans plus attendre, le jeune homme força l’allure de sa foulée, accélérant franchement le pas afin de combler le retard qu’il avait accumulé pendant sa pause ‘rêverie d’une après-midi de fin de cours’.

Il se sentait bête d’avoir laissé ainsi filer le temps, et même bête curieuse, à en juger les coups d’œil incrédules que les étudiants et lycéens lui lançaient à son passage, nombre d’entre eux ne connaissaient pas son statut dans l’établissement et c’était bien naturel, qui pouvait se targuer de connaître tout le monde et toute chose en cette Terre ?

Certes, il n’était pas ce que l’on pouvait appeler un professeur conventionnel avec son look travaillé sorti tout droit des livres de mode nippons nommés ‘Gothiques & Lolitas’, ses boucles d’oreilles reflétant les rais couchant du soleil pendant qu’il courait toujours plus vite vers le petit bar où l’y attendait depuis près d’un quart d’heure son étrange élève à l’attitude froide et solitaire, manquant de bousculer à plusieurs reprises nombre de personnes sur son passage, se perdant en excuses sommaires et stériles avant de reprendre sa route.

Replaçant une énième fois sa bandoulière en place sur son épaule, il louvoya et slaloma entre les passants grommelant gagnant mètres après mètres la distance qui le séparait encore de son bien singulier élève devenu au fil du temps son ami, son meilleur ami même.

_ Je suis en retard…. Je le sais pertinemment inutile de m’incendier… j’ai perdu la notion du temps, excuses-moi Camus…

Fit-il essoufflé et complètement défait dans sa mise, sa longue chevelure cascadant de part et d’autre de ses épaules, pendant qu’il cherchait désespérément son second souffle penché en avant les mains crispées sur ses genoux.
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Message  Camus Mar 29 Sep - 20:27

Le temps s'écoulait et Milo n'était toujours pas là. En retard comme souvent! Camus était habitué, lui qui était toujours en avance par peur que son ami arrive avant et qu'il le fasse attendre. Pourtant, son professeur était toujours au retard. C'était devenu une petit rituel : Camus attendait Milo, il arrivait un bon quart d'heure à l'avance et son ami arrivait un bon quart d'heure ne retard. Tant qu'on ne lui posait pas un lapin, le jeune indigo s'en fichait. Etre seul lui faisait du bien et ainsi il pouvait jeter un oeil à son emploi du temps, emploi du temps qui ne le quittait jamais. Camus était un organisé, un maniaque et sans ça, il était perdu.

Il porta donc son poignet face à ses yeux pour pouvoir voir le cadrant de sa montre. Oh, Milo n'allait plus tarder normalement. Camus poussa un petit soupir détendu et finalement sortit de son sac de cours la pochette qui contenait les cours de lettres. Il s'affala un peu sur sa chaise, calla le carton protecteur des cours contre la table et fit tourner ses feuilles à mesure qu'il lisait. Cela lui changeait des cours de sciences. Le jeune Aqua passa une main dans ses cheveux à mesure que ses yeux passaient d'une ligne à une autre. Il commenaçt à avoir soif dis donc. Il est vrai qu'il n'avait pas pensé à s'hydrater correctement aujourd'hui tellement il avait passé de temps le nez dans les bouquins.

Mais il n'eut pas beaucoup à attendre. La personne tant attendue arriva en courant et complètement essouflé. les mains sur les genoux, il semblait vouloir reprendre sa respiration et l'indigo leva la main comme pour héler le serveur : une autre habitude sûrement! Ce dernier arriva comme si il n'avait attendu que ça...Il était habitué à cette situation et était toujours celui qui servait ces drôles d'amis.

" Un chocolat viennois, un café bien noir et un chocolat liégeois.."

Il regarda Milo pour être sûr de sa commande mais il savait au fond de lui qu'il avait eu raison. Camus lui adressa presque un petit sourire bien que presque invisible puis rangea correctement ses feuilles dans le bon ordre puis ferma la pochette cartonnée avec ses élastiquess qui claquèrent contre la matière. Puis il se pencha pour ranger dans son sac et ses chevelure indigo suivit son mouvement lui cachant même la vue. A peine redressé, il replaça de chaque côté et derrière ses oreilles les cheveux devenus trop encombrant avec la longueur, laissant encadré son visage par deux longues mèches raides.

" Alors...? Tu corrigeais encore des copies ? "

Dit-il comme si il était habitué à cette excuse de la part de son ami. Il s'installa correctement sur sa chaise, le dos bien droit et callé contre le dossier puis croisa les jambes de façon élégante. Camus incarnait le calme, la plénitude, la froideur, la solitude ainsi que la douceur et l'élégance. A lui tout seul le jeune indigo était un être paradoxal.

" En même temps je ne peux pas t'en vouloir, c'est ton boulot..."

Avait-il rajouté calmement.
Le serveur arriva, pressé un plateau entre les mains et déposa devant chacun leur commande. Pour Camus le chocolat viénnois et pour Milo le grand café noir ainsi que le chocolat liégeois. Décidément, son professeur était un sacré gourmand. Il mangeait tout ce qu'il voulait sans pour autant grossir. Camus avait le même genre de métabolisme mais ne mangeait pas ce genre de chose, il n'en ressentait pas le besoin. Il fuyait les choses sucrées, il fuyait beaucoup de choses en fait.

" J'avoue être heureux de ne pas avoir à te rendre de copie...puisque je suis un élève clandestin..."
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Message  Milo Mar 29 Sep - 22:38

Au bout de quelques minutes passées à reprendre sa respiration, le jeune homme finit par calmer la cavalcade effrénée de son cœur suffisamment longtemps pour pouvoir prendre place à table.

Une fois attablé, il abandonna sa sacoche à ses pieds ce avec un vif soulagement, non pas qu’elle était foncièrement lourde ni très encombrante, mais avec son contenu pédagogique elle se retrouvait juste un peu gênante pour lui permettre de se sentir bien à son aise et oublier, même momentanément, que sa journée était loin d’être terminée toutefois, pour l’instant Milo n’avait guère envie de songer à ce qui l’attendait une fois qu’il aurait franchi le seuil silencieux de son appartement de fonction qu’il ne partageait qu’en présence un petit être insolite que personne n’avait jamais encore rencontré, pas même Camus qu’il n’avait encore jamais invité à prendre un verre chez-lui.

Se redressant de toute sa taille, le jeune professeur se mit à contempler la fumée de sa boisson favorite s’élever dans les airs un léger sourire sur les lèvres, ce dernier s’épanouissant de plus en plus sur son beau visage avenant. Le souffle encore court mais plus serein tout de même, le jeune homme se mit à esquisser une ébauche de rire avant de se munir de sa tasse dans sa dextre puis de sa sous-tasse dans sa sénestre.

Le doux fumet du café lui enjolivait le cœur, chassant même les idées noires qu’il nourrissait jusqu’alors. La réflexion de son étudiant l’amusant beaucoup, chose qu’il ne ferait plus chez lui lorsqu’il s’installerait seul face à ses copies pour toute compagnie un repas refroidissant à ses côtés et pour toile de fond opéra pour tronquer sa solitude….

_ On peut dire cela effectivement… même si, au final, je n’ai fait que survoler quelques unes des copies fort prometteuses en erreur, en fantaisie et autre fumisterie… mais je t’avouerai que j’apprécierai avoir un peu plus d’élèves intrigués et passionnés par l’écriture et la lecture que ces adeptes des hiéroglyphes uniquement déchiffrables par Champollion… je sais j’en demande trop

Soupira-t-il mollement entre deux gorgées de café savamment dégustées sous le regard incrédule de son interlocuteur attentif à ses états d’âme.

_ Un délice… ce café est un réconfort non négligeable mais rien ne vaut ceci…

Fit-il un magnifique sourire émerveillé et complètement conquis par la merveille tenant place dans une coupe givrée pleine de chantilly absolument délicieuse qu'il venait de prendre en main après s'être séparé de sa tasse vide.

Le jeune homme, professeur de son état, retrouvait son sourire grâce à l’une des deux seules choses au monde qui le réconfortait lorsqu’il se sentait dépassé par quelque événement que ce soit, la seconde étant son jardin secret, son plus vieil et plus fidèle ami qu’il maintenait dans l’ombre et qu’à ce jour personne à sa connaissance n’en avait percé le mystère mystère puisqu’il ne partageait pas la vie d’une âme-sœur avec qui il pourrait conter ses déboires, et autres soucis quotidiens, la seule présence familière qu’il avait pour seule lumière dans la nuit sombre non éclairée par la lune et ses petites camarades les veilleuses étoilées étant un petit animal de compagnie tout aussi peu conventionnel que lui l’était aux yeux de ses collègues effectuant la même fonction de pédagogue alors il pouvait bien traînasser un peu avant de rentrer chez lui. Après tout ce n’est pas son silencieux colocataire qui allait lui faire le moindre reproche à ce sujet là.

_ Dis-moi, Camus tu as prévu quelque chose ce week-end ?

Demanda-t-il pour rompre la silence instauré entre eux par sa seule faute, son esprit étant accaparé par ses devoirs envers la jeunesse de son époque et ses petits tracas personnels quotidiens.
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Message  Camus Mer 30 Sep - 11:23

Pauvre Milo! Son boulot de professeur semblait lui donner des charges de travail non négligeables! Camus en sourit intérieurement, n'osant pas montrer cette petite moquerie apparaître réellement sur sob visage glacial. Il ne pouvait pas plaindre vraiment Milo car au fond de lui, le professeur adorait ce qu'il faisait malgré le nombre incalculable de plaintes envers ses élèves peu exigeant. Milo d'ailleurs continua sur sa lancée! C'était un bâvard, un vrai! Et Camus ne s'en plaignait jamais! A lui tout seul, son ami faisait la conversation et comme toujours le jeune étudiant écoutait avec plaisir. A l'intérieur encore une fois, il riait beaucoup des histoires de Milo, trouvant cela tellement agréable de voir une personne si nature, si passionnée par ce qu'il faisait et surtout complètement dépité par les personnes de son entourage. Mais Camus, vu de l'extérieur ressemblait plus à une feuille vierge, une poupée froide et sans expression aucune.

" Allez, tu les adores tes élèves...mais si tu veux je peux en aider quelques uns...je suis très bon en orthographe, et tout ce qui touche aux lettres.vu que je donne des cours aux lycéens et collégiens, même si je n'ai pas un niveau parfait...je peux toujours essayer de palier à ce problème..."

Aider Milo lui faisait plaisir. Entre amis, on se soutient! C'est ce que faisait milo après tout - et sans le savoir -. Grâce à lui il avait un ami, un semblant de vie sociale et ne passait plus tout son temps enfermé chez lui les yeux accorchés aux lignes de ses bouquins. Camus s'était presque aperçu qu'il y avait une vie en dehors des livres. Milo était si ouvert, si franc qu'il ne pouvait que l'avoir contaminé même si encore une fois cela ne se voyait pas dans les expressions facials du jeune Aqua.
Mais finalement, Milo finit par se calmer, comme toujours et convenablement assis, il lança des yeux de merlans frits à sa boisson et dessert. Encore une chose d'amusant. Milo regardait ce qu'il avait devant lui comme si c'était la huitième merveille du monde. Camus l'enviait presque de voir les choses ainsi et voir un monde coloré et non sombre et dénué de sentiments comme celui de Camus. D'ailleurs depuis un mois Camus commençait à voir autre chose que du négatif depuis que Hyoga s'était installé chez lui.

" Je n'arriverai jamais à voir quelque chose de merveilleux dans mon chocolat..."

Camus prit sa cuillère et la planta dans la montagne de chantilly de son chocolat viennois puis la porta à sa bouche. Il adorait cette boisson, ce mélange de chocolat chaud et de chantilly réchauffé par les vapeurs de la boisson. Mais il n'y voyait toujours qu'une chose qu'on pouvait boire et manger. Encore une fois il panta sa cuillère dans la chantilly mais prit un peu dechocolat chaud avec, créant ainsi un doux mélange sucré. Il prit le tout en bouche et posa le couvert sur la coupelle de la tasse et déchira avec délicatesse le sachet du petit biscuit qui traînait sur sa coupelle. Enfin il croqua dedans une fois et engloutit le reste : tout petit ce fichu biscuit. Après avoir maché, il observa Milo qui mangeait avec plaisir sa sucrerie glacée. Il semblait complètement absorbé par sa dégustation et ainsi un silence s'était installé entre eux. Camus de lui même n'y remédia pas, acceptant sans problème ces silences parfois gênant. Il était habitué. Alors à son tour, il se jeta à corps perdu dans son chocolat viennois et s'en le vouloir se mit de la chantilly sur le nez, chantilly qu'il s'empressa d'essuyer avec une serviette en papier avant qu'une personne remarque sa gêne. Puis levant le visage, il faillit être surpris par la question de Milo. Mais finalement il n'y avait rien de bizarre..Le professeur avait bien le droit de lui poser cette question...ce n'est pas comme si il voulait l'inviter et...Même si Camus n'en avait pas l'air, il était presque affolé par cette question mais s'était vite calmé. Milo était un ami, mais il est vrai qu'à part partager des verres dans les bars, ils ne faisaient pas grand chose d'autre.

" Heu...non je n'ai rien prévu...tu me connais...je prévois toujours ce que je vais faire en semaine! Mais jamais le week-end...il faut dire que je n'ai jamais de bonnes idées pour m'occuper le samedi et le dimanche..."

Et oui! Camus était un jeune homme organisé mais qui ne savait pas quoi faire de ses week-end à part travailler et faire un petit footing. L'orphelinat avait laissé de vieilles cicatrices en lui qui le rendait froid. Tout le temps passé là bas il l'avait passé seul dans un coin, dans sa chambre ou dans son petit bureau. L'eau avait passé sous les ponts depuis mais Camus ne s'était pas détaché de son passé.
Camus n'était d'ailleurs jamais au courant des week-end de son ami. Il devait sortir sûrement ,avec d'autres personnes. il avait une vie lui, une vraie. Il ne jouait pas son casanier. Camus aurait aimé pouvoir agir ainsi, avoir une bande de copains mais à chaque fois qu'il essayait depuis le collège et lycée de s'approcher des gens, de créer des liens d'amitié, il entendait toujours la même chose dans son dos : il est bizarre ce mec, il donne l'impression d'avoir un balais dans le cul tellement il est coincé, quel premeir de la classe...En y repensant, le jeune Aqua poussa un petit soupir et avec sa cuillère à nouveau en main, il prit un peu de chantilly dans sa tasse.

" Et toi, tu comptes faire quoi ? "

Première fois qu'il lui posait la question mais il se doutait que Milo irait dans un coin calme pour joeur du violoncelle. Il l'avait vu nu jour par hasard en jouer, les yeux fermés. On aurait dit un dieu jouant de la musique, transcendé par elle. Milo était un rebelle alors Camus avant ce jour là n'aurait jamais imaginé le voir jouer d'un instrument. Camus, lui, savait jouer du piano mais ne s'en vantait pas : cela ne ferait que renforcer ces rumeurs sur son dos de premier de la classe et de personnage coincé. La musique de certains instruments était souvent comparée à des comportement renfermé et timide.
En tout cas, il ne l'avait dit à personne, même pas à Milo et il ne lui avait pas dit non plus l'avoir vu un jour jouer magnifiquement bien de son instrument.
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Message  Milo Jeu 1 Oct - 21:48

_ En fait, si je te demande ça c’est pour que te demander un grand service... ce serait pour me remplacer ce week-end dans mon rôle de professeur de soutien dans un établissement scolaire lors des heures de soutien le samedi matin… j’ai un imprévu, un rendez-vous très important que je ne peux reporter à plus tard ni même annuler…

Révéla-t-il en jouant nerveusement avec le fond de sa coupe au contenu fondant de sa longue cuillère à dessert. Ce rendez-vous lui coûtant énormément de sa personne tant il ne s’attendait pas à une telle prise de contact, c’était pour lui une curiosité teintée d’appréhension qui ne trouverait réponse qu’en s’y rendant toutefois, ce contact tombait plutôt mal à son goût, le samedi matin il s’occupait de façon bénévole de donner des cours de soutien à des élèves en difficulté scolaire afin qu’ils ne décrochent pas en cours d’année et ne perdent pas pieds durant leur année d’étude...

Las de jouer avec le fond de son remontant bien que toujours songeur et pensif, le jeune homme délaissa sa cuillère pour saisir de la belle coupe pratiquement terminée. La dégivrant peu à peu entre ses paumes chaudes et moites, en la faisant ainsi rouler le long de ses belles mains sous les yeux de son ami. L’étudiant le regardant perplexe sans toutefois l’extérioriser, gardant une grande maîtrise de lui-même, même si, au final il se sentait intrigué par cette requête soudaine et inattendue provenant de ce jeune homme qu’il enviait pour son extravagance et sa facilité à créer des liens avec les autres.

Milo accentua l’intensité de son regard posé sur le fond de sa coupe le temps que sa grande nervosité daigne enfin se dissiper laissant ainsi au jeune Aqua le temps nécessaire de digérer la nouvelle, pesant le pour le contre en son for intérieur, lui permettant d’analyser la situation avant de lui apporter de sa réponse quand soudainement, il repoussa l’atmosphère lourde et plombée qu’il avait lui-même créée par sa demande tout-aussi excentrique qu’il l’était lui-même dans sa vie de tous les jours, se permettant un large sourire à destination de son élève clandestin présageant ainsi une étrange contrepartie pour le service qu’il lui rendrait, s’il acceptait sa requête, le remerciant de sa gentillesse à son égard.

Ce qui lui offrirait le temps d’aller à son rendez-vous, de faire ce qu’il avait à faire afin d’être entièrement libéré des questions qui l’assaillaient toutefois il y parviendrait qu’en ayant l’aide d’autrui. Or, le jeune homme était loin de faire appel à une aide extérieure pour des peccadilles, ce n’était vraiment pas dans ses habitudes de demander un tel service à qui que ce soit et à fortiori à une personne en qui il n’avait pas confiance. Une personne qu’il ne jugeait pas apte à l’accomplissement de cette tâche, et la première personne lui ayant traversée l’esprit pour le remplacer à pied levé dans sa tâche de pédagogue, était ce mystérieux jeune homme toujours discret et réservé qui suivait ses cours non sans un certain attrait et qui se plaisait à aider les jeunes en difficulté comme il le faisait lui-même durant son temps libre un samedi sur deux, les adolescents y venant par obligation dans un premier temps, puis avec curiosité et désire d’apprendre depuis près d’un an déjà.

Certes, il avait une vie personnelle après ses journées de cours distillés sur le complexe de l’institut et d’un collège situé en Zone Prioritaire, une vie riche en enseignement divers et varié mais elle ne lui apportait pas autant de satisfaction que sa vie active. Il avait des amis qu’il rencontrait aussi souvent qu’il le pouvait, ou le désirait, passant de bons moments avec eux mais sans plus. Sa vie familiale était, quant-à elle, un peu plus compliquée. Il avait eu plusieurs aventures sentimentales au cours des dernières années mais rien de bien sérieux, rien qui ne lui donnât l’envie de se poser, de fonder un foyer bien à lui chose qu’il n’envisageait qu’avec quelqu’un qu’il aimerait et chérirait de tout son cœur, et très important à ses yeux, toute sa vie…

_ Je t’ai noté l’adresse de la salle où on se réunit pour les cours… c’est en ville et facile d’accès… tu ne pourras pas te tromper si tu accèdes à ma requête un peu brusque… et là, en bas… mon adresse et mon numéro de portable personnel… oui, je sais l’adresse est celle du campus… c’est un appartement de fonction… Si mon rendez-vous ne dure pas très longtemps, que dirais-tu de manger un morceau au resto de ton choix pour te remercier de ton aide… si tu acceptes bien évidemment et si tu n’as rien de prévu juste après…

Fit-il sans se préoccuper de l’éclat de surprise qui traversa son regard tandis que Milo se penchait vers sa sacoche en cuir, la souleva en l’ouvrant dans les airs avant de la poser sur ses genoux. Le temps qu’il y pêchât son agenda ainsi que son stylo afin d’inscrire l’adresse du lieu en question où il donnait ses cours, griffonnât ensuite et plutôt rapidement son adresse et son numéro de portable personnel puis déchirât le feuillet et le pliât avant de tendre ledit bout de papier en direction de son vis-à-vis en le faisant glisser vers le jeune homme toujours aussi impassible bien qu’il devait être profondément surpris par ce geste, en toutes ces semaines voire ces tous mois qu’ils se côtoyaient jamais ils n’avaient échangé leurs numéros de téléphones hormis celui de la permanence du professeur sur le campus. Ce geste pourtant anodin ne s’était jamais réalisé, tous les deux ayant leurs propres préoccupations cela ne les avait nullement effleuré l’esprit à ne serait-ce que songer à s’échanger ce petit lien social qui les rapprocherait tous les deux un peu plus qu’ils ne l’étaient déjà… maintenant, restait plus à savoir quelle serait la réaction du jeune homme lorsqu’il en prendrait connaissance…
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Message  Camus Sam 3 Oct - 22:20

Au fond, Camus espérait pouvoir faire quelque chose avec Milo et peut-être Hyoga. Il ne pouvait pas laisser le jeune homme tout seul dans l'appartement. Il devait s'occuper de lui et être là quand il avait besoin. Camus voulait être comme un frère pour le jeune orphelin. Il s'était promis de l'aider. Mais là n'était pas la question...Le jeune Aqua tomba de bien haut quand Milo lui avoua le pourquoi de sa question. Il lui demandait si il était libre ce week-end ci simplement pour lui demander de le remplacer pour un cours de bénévolat...Génial...Enfin pas que ça le dérangeait mais finalement Milo ne s'intéressait à lui que par praticité, non ? Il ne laissa rien paraître, comme d'habitude et se contenta de fixer Milo.
Où était donc l'amitié dans leur relation ? N'avait-il que Hyoga qui pouvait s'intéresser un peu à lui ? Et n'était-ce pas aussi par intérêt ? En qui pouvait-on avoir confiance finalement ?

Camus était presque blessé par cette constatation. Mieux valait oublier ce genre de choses. Autant que Milo reste une bonne connaissance. Il n'allait pas couper les ponts avec lui juste pour ça...Mais il est vrai que cela ne l'encourageait pas à aller tisser plus de liens. Il s'était imaginé que Milo essaierait de le faire sortir un peu, pour qu'ils apprennent à se connaître encore plus...Camus connaissait son professeur, il l'avait longuement observé : en cours, lors de leur petit verre dans ce bar ou encore quand il l'avait vu jouer du violoncelle. Il suffisait d'observer les gens pour les connaître, normalement.

" Oui...heu...pas de problème...j'irai.."

Il prit le bout de papier tendu et l'ouvrit pour y observer l'adresse. Il ne fit même pas attention au numéro et à l'adresse de Milo. Pourquoi lui donner ses informations personnelles après tout...Il ne faisait que le remplacer. Camus n'aimait pas la pitié, il l'avait trop souvent lue sur les visages des différents enfants et parents venus pour adopter...Il ne se servirait même pas du numéro, il n'était pas du genre à appeler quelqu'un pour lui demander de faire quelque chose, ou un renseignement. Il savait bien qu'il ne donnait pas envie qu'on vienne vers lui mais il était comme ça, il avait du mal à s’ouvrir. Peut-être devait-il faire un effort, sûrement même. Camus tenta donc un sourire sincère et replia le petit papier qu'il glissa dans son emploi du temps. Il regarderait exactement où, sur internet, se trouvait cette adresse même si elle était au centre ville.

" J'irai donc ne t'inquiète pas...pas la peine de m'inviter pour ça au restau, je peux bien te rendre ce service! Tu sais ça me gène pas, je t'ai proposé avant mon aide, alors c'est bon! "

Il lui offrit un nouveau petit sourire, ses lèvres s'étirant en un coin - crispées -.
Que pouvait-il rajouter à cela ? A lui tout seul, il rendait la conversation d'un ennui mortel. Alors que la chantilly avait complètement fondu dans le chocolat chaud, Camus prit la tasse entre ses deux mains et la porta à ses fines lèvres. Il but d'une traite la fin de sa boisson chaude qu'il garda bien entre ses mains tout en fermant les yeux. Lui qui aimait la fraîcheur, appréciait de temps en temps le contact chaud de la céramique sur ses doigts. Un soupir de bien être s'échappa de sa gorge et Camus rouvrit les yeux, se rendant compte de son absence. Histoire de relancer le sujet, et il avait eu le temps d'en trouver un après s'être retranché en lui quelques secondes, il tenta...

" Mais pourquoi tu habites dans un logement de fonction ???...Enfin...tu n’aurais pas préféré avoir un appartement en dehors du campus ? "

Il pensait qu'un prof gagnait assez d'argent pour se payer un loyer...En même temps, qu'en savait-il, lui qui vivait dans un appartement à son nom payé gentiment par son très cher grand-père. Même si lui ne pensait pas qu'il le méritait, il ne pouvait pas non plus expliquer à quelqu'un le fait qu'il avait un si grand appartement dans un coin chic de la ville. Il ne pouvait pas le dire à Milo, il ne pouvait le dire à personne en fait. Ca le mettait mal à l'aise et pourtant, il appréciait son appartement : calme, il était le premier endroit rassurant, propre, clair dans lequel il vivait. Il lui apportait la sérénité, un bien-être intense. Maintenant que Hyoga vivait avec lui, il connaitrait peut-être le bonheur.

" Tu as un caractère indépendant alors...je trouve ça étrange..."

Il espérait ainsi avoir réussi à changer de sujet. Milo ne devait pas l'inviter quelque part pour ce genre de raisons, Camus n'était pas un pro du donné rendu. Il préférait que cela se fasse naturellement, sur pulsion!
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Message  Milo Dim 4 Oct - 12:56

Le professeur observa le jeune homme sans rien laisser transparaître de son étude, s’efforçant de mimer la froideur de son élève sans toutefois réellement y parvenir. Cependant ce qui en ressortit de son étude même sommaire ne laissait nul doute à son esprit, Camus Aqua s’était senti blessé lors de sa proposition de remplacement le concernant, ne s’attendant pas du tout à une telle proposition de sa part, ce qui n’était guère étonnant en réalité, autant lorsqu’il s’exprimait en cours, il était sûr de lui et dynamique mais lorsqu’il s’agissait de sa vie privée, là, il ne savait jamais comment aborder le fond de sa pensée tout simplement parce qu’il ne laissait personne s’immiscer dans cette dernière ou seulement de manière parcimonieuse. C’était bien la première fois qu’il demandait un service de cette importance à une tierce personne, et commençait à se demander s’il n’avait pas commis une erreur en choisissant Camus pour le seconder, pourtant en y réfléchissant bien, il repoussait de plus en plus l’idée d’avoir pris la mauvaise décision.

Il connaissait les difficultés qu’avait Camus à tisser des liens avec autrui toutefois, il se donnait à fond pour aider les jeunes en difficulté lors de cours de soutien, repoussant ainsi son auréole de froideur et son air parfois hautain que lui prêtaient les jeunes gens de son âge ainsi que les professeurs le comptant parmi leurs étudiants avec ces adolescents démunis ou en proie aux échecs scolaires qu’il aidait de son mieux vainquant ainsi un peu plus chaque jour sa timidité face à une chose très simple aux yeux de son ami l’observant longuement sur le pas de la porte ce en silence ; cette difficulté étant aller vers les autres, en gros aller de l’avant, chose qui échappait totalement à son entourage puisqu’il ne se donnait pas la peine d’aller gratter sous la surface et d’aller au-delà des apparences qu’arboraient le jeune homme pour mieux le connaître. Il était juste fort dommage que le jeune homme s’efforçant de lui sourire sincèrement pour lui assurer qu’il ne se sentait pas ombragé par son offre, n’avait pas saisi l’ampleur de la confiance qu’il plaçait en lui, lui accordant une faveur qu’il avait refusée à plus d’un même à ses propres parents mais ceci était une autre histoire, un moment de sa vie personnelle qu’il n’était pas encore prêt à confier à qui que ce soit, la plaie ne s’étant pas refermée malgré les années écoulées depuis lors…

S’ébrouant soudainement, Milo chassa ses réflexions concernant son ami, puis fit disparaître son léger sourire de son visage revenant sur terre après avoir longuement laisser son esprit divaguer à sa convenance. Terminant en deux cuillerées bien appréciables le fond de son chocolat liégeois, le jeune homme prit un temps de la réflexion afin de réfléchir à la réponse qu’il apporterait à la question du jeune homme le fixant intensivement des ses beaux yeux légèrement expressifs.

_ Ca t’étonne tant que cela que je vive dans un appartement prêté par le Recteur du campus ? Pourtant, nombre de professeurs vivent de la sorte cela permet de réaliser pas mal d’économie…

Fit-il en se laissant choir contre le dossier de son fauteuil après avoir remis contre sa jambe sa sacoche, se sentant plus libre de ses mouvements, bien que de plus en plus finement observé par son interlocuteur dont le regard perçant cherchait la faille dans son explication ne le satisfaisant que très moyennement. Si bien, que Milo Solaris dut apporter quelques menus détails le concernant rompant ainsi une partie du voile obscur le nimbant depuis de nombreuses années et qu’il s’était si patiemment construit afin de garder bien des gens à distance.

_ En fait, pour tout te dire, je n’ai pas encore eu le temps de contacter les agences immobilières pour un appartement en ville alors en attendant je vis sur le campus tout en restant à l’écart de la vie des autres… mais cela ne change en rien le fait que je tiens à t’inviter au restaurant mais ce n’est pas pour les raisons que tu sembles avoir forgées en ton esprit… c’est … comment t’expliquer sans que tu te méprennes… oh puis laisse ce n’est pas grave, ce sera pour une prochaine fois… ton agenda doit être bien fourni niveau travaux pratiques et examens, je ne voudrai pas te retarder dans tes délais de comptes rendus donc je vais te laisser puis… je dois me mettre à la correction de ces infâmes copies aux trouvailles sorties des fouilles archéologiques datant du Neandertal…

Sur ces mots, le jeune homme leva la main et héla le garçon de café les ayant servis. Le serveur se faisant un devoir de les rejoindre rapidement plateau en mains, se méprenant sur les attentions du professeur dont la soudaine nervosité se lisait à livre ouvert sur ses traits. Il était visiblement très embarrassé d’avoir présumé le fait que son étudiant veuille bien partager un moment avec lui dans un lieu mondain exposé à la vue et au su de tous.

_ Je souhaiterai l’addition s’il vous plaît, merci…

Souffla-t-il au garçon s’attendant à une autre commande, l’estomaquant par la soudaineté de cette demande, habituellement les deux hommes restant plus longtemps attablés parlant de choses et d’autres de façon plaisante et détendue.
Mais aujourd’hui, l’ambiance entre eux était à l’incompréhension générale, du fait que Milo Solaris, se sentait préoccupé et ne savait pas comment y mettre un terme sans rentrer dans les détails si bien que ne cherchant pas à s’immiscer dans la vie privée de sa clientèle, le garçon de café se plia à la demande du consommateur et alla chercher au bar la facture que l’aîné des deux hommes régla sans laisser le temps à son compagnon de tablée d’émettre la moindre objection.

Le professeur sortant de sa poche un lourd portefeuille contenant trente-six mille bricoles, cartes et autres factures mais le plus intriguant aux yeux de Camus dénué de toute photo personnelle. Milo paya le montant de l’addition au serveur lui laissant même un joli pourboire puis repoussa sa chaise sous le regard inexpressif du jeune Aqua resté paisiblement immobile sur sa chaise. Rangeant tranquillement son portefeuille dans sa poche droite de sa redingote, il entreprit lentement de se saisir de sa sacoche et de la jeter sur son épaule, demain il avait une bien longue journée de cours à donner, alors il n’avait guère envie de retarder son départ pour rentrer même si dans l’institut, rien de bien folichon l’attendait mise-à-part son silencieux colocataire.

_ Je vais y aller… écoute Camus, je sais que je vais me répéter mais je te remercie sincèrement de me rendre service, tu n’y étais absolument pas obligé sache-le bien… et si tu changes d’avis pour l’invitation au restaurant n’hésite pas à me le faire savoir… si tel n’était pas le cas, je te souhaite une bonne journée demain et un bon week-end, et nous reverrons lundi pour les cours de lettres… passe une bonne fin d’après-midi…

Sur cet entre fait, le jeune homme se borna à sourire un peu étrangement à un Camus perplexe, puis sans lui laisser le temps de répliquer le salua d’un mouvement bref de la tête avant de s’en aller sans empressement. S’en retournant chez lui par des chemins détournés abandonnant sur place le jeune homme qu’il salua de loin d’un signe amical de la main avant de disparaître englouti par le flot continu de la foule flânant dans les rues animées de San Rodario. Milo n’apparaissant que de temps à autre aux yeux de l’étudiant avant de n’être plus qu’un mirage parmi les passants, le professeur n’étant pas réellement dans son assiette en ce début de soirée s’annonçant pourtant très agréable.

Loin de rentrer directement à son appartement, le jeune homme prit le temps de se changer les idées en flânant un peu dans les rues de la ville, ce n’était pas grave s’il enfreignait le couvre feu ce n’était pas comme si quelqu’un l’attendait à la maison et que cela le concernait directement après tout, il n’était plus élève mais cadre de l’établissement.

Puis, il fallait bien que Milo s’avoue à lui-même la chose suivante, il n’avait pas la tête à se lancer dans l’exploration des copies de ses élèves, pas dans l’immédiat du moins. Si bien, qu’il décidât de retarder un peu l’heure de son retour chez lui, se laissant porter par la foulée régulière de ses pas le long des rues bondées de passants flânant ou faisant leurs courses avant de s’occuper des tâches quotidiennes liées au maintien de leur maison.
Pouffant soudainement, le jeune homme de vingt-trois ans, se morigéna en son for intérieur lorsqu’il se souvint qu’il avait oublié de remplir son réfrigérateur. Parfois, sa négligence concernant des tâches faciles du quotidien dépassait l’entendement, certes il habitait seul et ne se souciait guère de repousser à plus tard ses corvées mais là, il avait fait très fort !

Sa flânerie l’avait guidée dans des commerces tels qu’une superette où il avait effectué quelques menues courses parant ainsi au plus pressé; de chez un luthier où, il ressortit le cœur léger d’avoir récupérer son archer restauré et comme neuf ainsi que d’une partition de Mozart commandée quinze jours plus tôt dans la partie musicale de la boutique… ou encore de sa librairie favorite, où il avait passé un moment à discuter avec le libraire sur tel ou tel sujet avant de prendre, là encore, sa commande et de ressortir les yeux rivés sur la quatrième de couverture, souriant négligemment à l’idée que sa nuit allait être bien courte grâce à cet achat qu’il qualifiait de ‘chocolat’…

C’est les bras chargés de sachets qu’il sortit de son antre favoris et se mit à déambuler dans les rues sans réellement prendre garde à ce qui se passait tout autour de lui, manquant inéluctablement de percuter de plein fouet un passant s’étant mis à sa recherche mais qui était loin de s’imaginer que son professeur pouvait se montrer si tête-en-l’air lorsqu’il avait un livre entre les mains, oubliant le monde l’entourant pour s’enfermer dans une bulle de mots et de lignes contant des histoires fantastiques…
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Message  Camus Lun 5 Oct - 23:25

Camus avait changé de sujet en espérant que cela passerait inaperçu. Cela semblait avoir marché car Milo lui répondit simplement : beaucoup de professeurs étaient dans le même cas que lui! Bon bha, tant mieux...Camus était juste surpris, après tout, Milo était si indépendant, assez solitaire même, un peu comme lui. Il n'eut pas de répit que son prof avoua ne pas avoir eut le temps de s'occuper de visiter des appartements alors en attendant, il vivait sur le campus : c'était une bonne solution et au moins il n'avait pas l'hôtel à payer. Camus haussa donc simplement la tête mais se glaça sur place en entendant Milo revenir sur le sujet précédent. Ahhhh le fameu restaurant, son vis à vis commença à se justifier puis installa le silence entre eux, puis justifia à nouveau pour finalement laisser tomber. Camus était du genre lent à la détente et n'avait pas le temps de répondre - il avait besoin de réfléchir comme toujours -. Il ne pouvait pas réfléchir non plus, son ami parlait trop vite. Camus eut juste le temps de bouger légèrement la main comme pour lui dire non, qu'il se trompait. Mince!

" Mais...heu..."

Deux mots, quel progré! Camus se contentait de faire de gros yeux. Il ne comptrenait pas ce qui se passait. Il y avait finalement un malentendu....ALors qu'habituellement, ils parlaient sans problèmes, sans se prendre la tête et dés qu'il s'agissait de parler d'eux, la première fois donc aujourd'hui, tout partait dans tous les sens. Milo était gêné, Camus complètement perdu.
Milo commanda l'addition et le jeune Aqua était en train de se déconfir. A peine avait-il payé que son ami se leva tout en le remerciant de lui rendre le service et renouvella sa proposition pour le restaurant -mine de rien -. Au pire, ils se reverraient lundi hein...Alors qu'il pensait pouvoir passer une bonne soirée, l'indigo sentit son petit monde s'effondrer une fois de plus. Il avait mal agit c'est ça ? Et Milo lui en voulait ? Comment pouvait-il se rattraper ?

Son ami s'en alla en lui faisant un signe de la main et le jeune étudiant restya planté là, sur sa chaise. Son ami l'avait laissé seul...Il y avait un problème...A peine avait-il disparut de l'horizon que Camus sauta sur ses pieds et passa sa sacoche par dessus sa tête pour la mettre en bandoulière. Il fonça - tête baissée ? - à travers la foule une fois qu'il était arrivé à la petite rue par laquelle Milo s'était échappé. L'universitaire fonça, bousculant les gens tout en s'excusant mille fois. Quand il arriva à unei ntersection, il tourna la tête dans toutes les directions mais il ne vit pas son professeur.
Un peu paniqué, Camus partit dans n'importe quelle rue dans l'espoir de tomber sur Milo, mais rien. Il l'avait perdu. Peut-être aurait-il dû prendre le chemin du campus. Sur le coup, il n'y avait pas pensé. Tant pis, il ne pouvait pas non plus lui courir après jusqu'à la Fac. Un instant, il s'adossa contre un mur, à l'abri des regards. Poussant un long soupir, il appuya un pied contre le mur et donna une impulsion pour se forcer à quitter l'endroit. Camus marcha donc tête baissée, un peu démoralisé jusqu'à se cogner de face contre quelqu'un. Il recula d'un pas et regarda l'inconnu qui ne lui était pas si inconnu que ça.

" Milo!...Justement...je te cherchais mais....Je suis désolé, je me suis mal comporté, m'en veux pas s'il te te plait. Demain, on va au restaurant! Et....heu...tu sais je suis pas si occupé que ça, j'ai déjà fait tout le travail que j'avais à faire, je m'y prends toujours à l'avance et j'apprends vite! "

Camus était une personne fort intelligente. Il n'avait sauté aucune classe pour la ismple et bonne raison qu'il avait toujours refusé d'être mis en avant ,voulant faire comme tous les enfants de son âge et subir chaque année scolaire comme il est normal de le faire - même si parfois c'est vraiment casse-pieds d'apprendre des trucs qu'on sait déjà -. Il était donc intelligent mais ne le montrait pas, ou très peu. Il ne pouvait pas non plus cacher ses résultats qui pouvaient être vu de tous sur les panneaux d'affichage. Parfois les professeurs ne savaient pas le tort qu'ils faisaient à leurs élèves en révélant ce genre d'informations.
Là n'était pas la question : Camus pensait avoir mal agit - même s'il ne savait pas en quoi -et préférait se faire pardonner rapidement. Milo était son seul ami et qui plus est un Vrai ami.

" Comme ça je te dirai comment tes élèves ont réagit en me voyant à ta place! "

Il lui offrit un petit sourire complice et reprit enfin son souffle. Il était essouflé et rassurée : il avait besoin de respirer. Maintenant il espérait juste que Milo ne soit pas rancunier!

Soudainement, Camus se rendit compte de ce que tenait son ami dans les bras et les mains : livre, un sac plastique aux airs de musiques...Milo était sûrement allé prendre quelque chose pour jouer du violoncelle mais Camus fit comme is de rien était et se pencha un peu sur le sac que sontenait le professeur.

" C'est quoi tout ça ? "

Peut-être que Milo se confierait un peu ? Il le fixait de ses grands yeux indigos, ses longs cils bruns donnant à son regard un semblant de curiosité, de douceur. Cela ne faisait qu'augmenter la froideur de sa beauté.
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Message  Milo Sam 10 Oct - 16:39

Intensément pris par la lecture de son roman, L’ange de la Nuit, qu’il avait commencé une fois sorti de la librairie, Milo déambula dans la rue sans trop regarder devant lui tant il était captivé par les premières lignes du roman de Brent Weeks. Absorbé par sa découverte de l’univers particuliers du roman qu’il tenait entre ses mains, le jeune homme déconnecté de la réalité avança droit dans la foule qui, heureusement pour lui, anticipait sa trajectoire aléatoire parmi elle pour se détourner au bon moment de sa marche songeuse, évitant ainsi une rencontre hasardeuse avec cet étrange personnage.

Toutefois après un bon moment passé parmi les badauds, et plusieurs pages dévorées avec assiduité, le jeune lecteur finit par se faire durement rappeler à l’ordre. Certes, ce n’était pas le fruit du sort qui permis aux deux jeunes gens de se rencontrer fortuitement mais l’appel désespéré de deux âmes de se retrouver et de pouvoir mettre un terme au début de malentendu qui poignait entre eux qui les meut à hâter leur retrouvailles. Nerveux à l’idée que ce désagrément persiste, le bel étudiant en sciences s’était mis à la recherche de son unique ami dans le but de dissiper ce malaise qu’il sentait s’installer et grandir en lui, pensant à tort que son professeur s’éloignait de lui parce qu’il n’avait pas répondu d’amblée de façon favorable à la requête un peu spéciale que Milo lui avait adressée.

Camus Aqua allant jusqu’à faire travailler son imagination de travers concernant le départ précipité du jeune professeur Solaris dont l’attitude quelque peu ambiguë n’avait pas été de main morte à ce propos. Milo Solaris se montrant particulièrement peu accessible concernant son mode de fonctionnement ‘personnel’ lorsqu’il n’était pas dans sa fonction d’enseignant. C’était le genre de situation qui n’aidait franchement pas à la construction de relations se déroulant hors du contexte du cadre professionnel et qui aurait tôt fait sourire, voire même, franchement fait éclater de rire le seul professeur avec qui il s’entendait réellement bien au lycée cet enseignant possédant lui-même une personnalité hors du commun cependant, là n’était pas la question...

Camus et lui s’étaient séparés le cœur lourd de ce léger malentendu concernant la tutelle de remplacement et l’invitation au restaurant découlant de cette gentille aide que le plus prometteurs des élèves en lettres avait interprété de travers de son point de vue en tout cas. Mais plutôt que d’étouffer dans l’œuf le quiproquo né entre eux plus tôt, le professeur déstabilisé avait préféré la fuite plutôt que la persévérance, quittant embarrassé la scène du drame en préparation pour se changer les idées dans des lieux familiers et rassurants. C’était même à la sortie de son ultime havre de paix qu’il avait fini par être rattrapé par le destin, et lui rentrer dedans avec perte et fracas, les deux jeunes gens reculant de quelques pas et ce sans ménagement. Le jeune Aqua ayant fini par retrouver son ami fut même le premier à le reconnaître. Milo lui était encore relativement dans son autre dimension pour faire attention à ce qui l’entourait. S’ébrouant nonchalamment, le professeur gothique se massa de manière embarrassée la nuque en souriant joliment mais sans avoir encore capté correctement qui se trouvait en face de lui à lui adresser la parole de fort cordiale façon. L’étudiant cherchant réellement à percer le mystère ‘Milo Solaris’ de tout son cœur. Attendant juste le bon moment pour que ce dernier face un tant soit peu attention à lui et redevienne enfin cet ami qu’il appréciait tant.

_ Pardon, je ne regardais pas où j’allais je suis déso…

Balbutia-t-il au début avant de relever les yeux et de les poser éberlué sur la fine et désinvolte silhouette se trouvant à quelques pas de lui. La belle stature de Camus lui apparaissant sous un jour nouveau, ne le sachant pas si proche de sa propre stature ni même de sa propre corpulence. Le sourire dessiné sur ses traits avenants et qui était en premier lieu gêné de cette situation disparu pour laisser la place à un sourire magnifique et envoûtant, un sourire que Milo offrait rarement aux autres, sa carapace faite de mystères commençait à se fissurer au regard de cet étudiant qu’il appréciait énormément.

_ Camus… ?!... excuse-moi je ne t’avais pas reconnu… oh ça ? c’est juste quelques courses pour moi, ce soir… que fais-tu là ? un souci peut-être ? tu as changé d’avis concernant le remplacement ?

Rien qu’a la suite des questions posées à la va-vite, le jeune homme redescendant enfin sur terre n’avait pas tout-à-fait prêté attention à tout ce que Camus lui avait annoncé, cependant cela lui laissa tout de même le temps de reprendre des couleurs et du maintien, Milo reprenant de plus en plus pied dans la réalité. Son esprit regagnant son corps et prêtait attention à tout ce qui l’entourait, allant jusqu’à percevoir les commentaires des passants concernant sa tenue au sens propre comme au figuré, ce qui le gêna à peine à en juger le rire mélodieux et franc qu’il eut pour toute réponse aux quolibets énoncés dans son dos.

_ Je rentrai chez-moi en lisant quand tu m’as per… quand nous nous sommes rentrés dedans… pas la peine de me faire ces yeux là tu sais… cela m’arrive fréquemment mais je n’ai encore jamais fait de rencontre comme nous venons de le faire… je ne t’ai pas fait mal au moins ?

Demanda-t-il soudainement pris de remord et culpabilisant pour sa bêtise. Tendant instinctivement la main vers le beau visage glabre de son ami qu’il effleura de ses doigts intensément chaleureux et tendres, le professeur ayant même réduit à néant la distance les séparant en un pas tant il semblait réellement s’inquiéter à son sujet. Ses magnifiques iris lagon brillant d’une étrange lueur dès l’instant qu’il les posât sur la noble et froide personne de Camus dont la surprenante réaction ne tarda pas à se faire connaître.
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Message  Camus Ven 16 Oct - 18:49

A croire que Milo rêvait. Il ne se rendit même pas compte tout de suite que c'était avec Camus qu'avait eu la collision! Ce dernier ce mit donc à parler, trop vite, si bien que son ami ne se rendit même pas compte de tout ça. Le professeur était encore très loin dans un coin retranché de son esprit. Finalement, Camus se calma après un monologue. Le pauvre avait parlé dans le vide et se sentait deux fois plus gêné. Milo lui accordait-il si peu d'attentions ? Après s'être repris, il expliqua qu'il avait fait quelques courses...Quelques ? Il avait les bras chargés, des sacs plastiques pendant à ses poignets tandis qu'il tenait un livre à lire en marchant. Camus aussi avait son petit monde mais au point d'en oublier qu'il était dans des lieux publics, qu'il pouvait embêter les gens, non. C’est ce qui lui plaisait chez Milo pourtant. Il ne se souciait de rien, encore moins du regard des gens. C'est ce qui lui manquait, petit étudiant qu'il était.

Camus se contenta donc d'un petit sourire et acquiesça aux dires de son professeur. Il avait bien remarqué que ce dernier lisait en marchant vu le temps qu'il avait mis pour sortir de sa lecture tant son esprit était absorbé par les mots. Toujours silencieux, il fit non de la tête et secoua en même temps la main pour que Milo ne s'inquiète pas. Il ne lui avait pas fait mal, heureusement. Il ne lui en tiendrait même pas rigueur si ça avait été le cas. Après tout, lui aussi avait marché tout droit sans regarder plus haut que les bouts de ses pieds. Alors que Milo riait encore un peu, il approcha une main vers Camus et les doigts effleurèrent sa joue. Camus resta planté sur place. Ses joues prirent une teinte légèrement rouge ou plutôt rose. Il avait toujours ce petit sourire mais crispé à présent tant il ne comprenait pas ce geste...

" Je...je n'ai rien.."

C'est tout ce qui lui passa par la tête et sans savoir pourquoi, il leva sa propre main et la posa par dessus celle de Milo. Et il se rendit compte de son geste..trop tard sûrement car le jeune indigo écarquilla les yeux et son sourire disparut. Cette situation n'était-elle pas étrange ? Un homme caressant la joue d'un autre, l'autre posant sa main par dessus celle de l'homme, tout ça en public...Camus cligna des yeux et se mordit la joue. Il était vraiment stupide, à présent Milo allait se poser des questions sur lui...ou tout simplement pourquoi Milo avait-il fait cela ? Alors que la distance entre eux était des plus réduites, Camus tenta quelque chose.

" Heu...tu vas bien Milo ?..."

Il n'avait pas pris en compte son geste à lui, tout aussi ridicule et sans grande signification pour l'instant. Camus était complètement perdu, il devait bien l'avouer vu les circonstances. Le toucher des doigts de Milo était si tendre et si chaud. Voilà à quoi pensait l'étudiant. Etait-il anormal ? Ce genre de choses étaient assez mal vues encore à leur époque mais Camus ne voyait pas vraiment le mal dans tout ça. Il était intelligent mais surtout innocent. Parfois son esprit laissait son coeur s'affoler sans vouloir l'aider. Il tenait toujours la main de Milo, et un peu gêné, la décolla de sa joue mais le tenant toujours. Leur main toujours liée mais entre eux, Camus fronça un peu les sourcils.

" C'est toujours bon pour le restaurant demain ? Tu m'as écouté ? ...? Je suis désolé pour mon comportement de tout à l'heure.."

Ses sourcils froncèrent un peu plus encore et Camus détourna le visage tandis que ses doigts se refermaient un peu plus sur la main de Milo, un peu pris de panique..Il avait peur que Milo ne veuille plus aller au restaurant alors que lui espérait pouvoir passer un peu plus de temps avec son ami, passer un petit moment du week end avec lui. Camus n'avait pas d'amis, en même temps il ne cherchait pas à en avoir mais Milo, c'était différent. Sa présence lui faisait du bien, allégeait en quelque sorte son coeur trop lourd.
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Message  Milo Ven 23 Oct - 19:13

Les deux amis restèrent un certain moment à s’observer en silence, tous deux comme figés dans le temps.

La main de Milo effleurant toujours la peau douce et légèrement rosie de son vis-à-vis.

Le bout de ses doigts posés avec délicatesse sur la courbe de sa mâchoire à peine contractée sous la surprise.

Milo observait les réactions de Camus, ne se reconnaissant plus, certes, il l’avait bel et bien percuté lors de sa marche rêveuse, sa rencontre avec lui ayant été des plus réelles, d’ailleurs comment en aurait-il pu en douter avec l’élancement qu’il ressentait dans le bas de sa propre mâchoire depuis lors; il s’était tout naturellement excusé dès que son esprit avait regagné la terre ferme, prévenant tout risque de rixe avec cet inconnu qu’il n’avait pas encore reconnu à ce moment précis mais de là à avoir ce genre de réaction pour ce jeune homme si imperturbable, si grave et si impénétrable le laissait pantois.

C’était indéniable qu’il l’appréciait beaucoup, élève brillant, jeune homme timide et réservé à l’esprit clair et concis, Camus avait tout pour être un jeune homme à l’avenir prometteur si ce n’était qu’il avait beaucoup de mal à se lier avec les autres, à aller vers eux.

Beauté froide et arrogante à la facilité d’apprentissage hors pair, le jeune homme s’attirait souvent la jalousie de beaucoup d’élèves du campus, les étudiants le regardant de haut et se montraient médisant à son encontre, renforçant l’inconfort déjà fort présent du jeune français en leur présence, le confortant dans ses réserves leurs préjugés et leurs attitudes mesquines envers lui, le mettant à part dans leur petit cercle d’amis au point de le laisser toujours seul, ne l’invitant jamais à leurs soirées et à leurs petites fêtes estudiantines qui auraient pu le montrer sous un autre jour, bien sûr, le jeune scientifique aurait poliment décliner leur offre mais au moins il aurait prêté attention à leur demande qui ne viendrait jamais de leur part tandis qu’il avait eu cette opportunité avec le professeur de lettres qu’il appréciait et qu’il comptait comme son ami.

Au bout de quelques instants, la gêne grandissante que ressentait le bel étudiant clandestin se mit à marteler de plus en plus fort dans sa tête, au point qu’il dût faire quelque chose pour reprendre le contrôle de lui-même et cela devait passer par la rupture de ce tendre échange qui l’apeurait plus qu’il ne l’aurait jamais cru.

Ce malaise se transmettant à Milo qui le ressentait à travers le léger, l’infime tremblement de la prise de sa main, la repoussant doucement loin de sa joue sans pour autant la lâcher, allant même à se surprendre lui-même pour ce geste qu’il n’aurait jamais toléré de la part de qui que ce soit d’autre.

Prolongeant cette douce chaleur qui l’affolait tout en l’électrisant sans trop en connaître les réelles raisons, le jeune homme attendait le cœur battant que son ami daigne enfin répondre sa question suspendue, allant même à appréhender douloureusement l’issue de ce long et silencieux tête-à-tête instauré entre eux.

_ Bien sûr que cela tient toujours pour l’invitation, tu n’as qu’à me dire l’heure et le lieu, je t’y rejoindrai sans faute… puis, ne t’inquiète pas pour ce qui c’est passé tantôt, c’est déjà oublié.

Fit-il en libérant sa main afin de raffermir sa prise sur l’anse de ses sacs glissant dangereusement entre ses doigts et dansant sur place de nervosité. Cette soudaine séparation de leur étreinte brisant le moment d’intensité qui s’était instauré entre eux le temps de leur échange.

Milo sourit, sentant poindre une intense chaleur lui colorer les pommettes sous la gêne qu’il ressentait à découvrir l’embarras qui avait investi le cœur et l’esprit de son ami. Son geste irréfléchi, lors de son départ intempestif de leur café favoris, l’ayant beaucoup plus bouleversé qu’il ne l’aurait jamais envisagé, il s’était comporté comme un adolescent capricieux en ne prenant pas garde à son comportement devant Camus qu’il avait fini par blessé par inadvertance.

Pour couper court à son ennui, le professeur de lettres entreprit de se mettre ne route, invitant nonchalamment son étudiant à le suivre par la même occasion, les deux jeunes gens palabrant jovialement pendant un bout de chemin, épuisant les banalités d’usage comme se raconter leur journée respective sur le campus.

Milo retrouvant sa fraîcheur habituelle sous le regard distant mais quelque peu amusé de son compagnon de route l’écoutant se libérer l’esprit par son exubérance naturelle et son flot de parole infatigable.

Les commerces et les rues piétonnes défilèrent sous leurs yeux sans qu’ils ne leur prêtèrent attention, trop occupés à discutailler amicalement jusqu’au coin de la rue qui les voyait habituellement se séparer pour la soirée.

Les deux jeunes hommes prenant dès lors le cheminement de leurs appartements situés dans deux directions opposées.

Camus rejoindrait le centre ville et rentrerait à temps pour dîner en compagnie de son demi-frère, le jeune Hyôga, dont Milo était le professeur de lettres cette année tandis que le jeune homme se retrouverait une nouvelle fois seul dans son appartement de fonction, à prendre son repas entre deux corrections de devoirs, préparation de texte d’étude et autre recherche d’appartement bien à lui, avant d’aller se vautrer dans son lit en compagnie de sa trouvaille littéraire et d’une tasse fumante d’un expresso délicieux pour tronquer sa solitude... à moins que…

_ Si tu n’es pas pressé par le temps… peut-être accepterais-tu de venir prendre un café à la maison… ce n’est pas bien grand, ni même grand-chose, mais c’est de bon cœur que tu seras le bienvenu…

Le regard rivé dans le lointain, le jeune grec n’observa pas la réaction de son ami, s’attendant certainement à un refus clair et catégorique de sa part, la beauté froide qui était présente à ses côtés ayant sûrement bien des choses à faire à la maison si bien que le professeur ne fondait pas trop d’espoir à le voir accepter son offre et s’imaginait déjà s’entendre dire… ‘une prochaine fois peut-être.’

Continuant ainsi sa route sans ralentir, du moins jusqu’à l’endroit fatidique de leur bifurcation quotidienne, s’apprêtant à le saluer pour la soirée en espérant le revoir demain pour leur dîner entre amis. Son pas ralentissant progressivement pour finalement s'arrêter devant le poteau appelant les piétons à patienter avant de traverser dans les clous, prenant tout de même le temps de marquer un temps d'arrêt afin de laisser le temps de la réflexion à très introverti ami...

Qui sait peut-être espérait-il plus qu'il ne voulait bien se l'avouer finalement...
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Boire un verre, quoi de plus normal ? Empty Re: Boire un verre, quoi de plus normal ?

Message  Camus Sam 31 Oct - 14:17

Bon sang.. Camus était de plus en plus mal à l'aise tandis que Milo gardait le silence. Et puis avec ce qu'il venait de se passer...DIfficile de faire mieux. Mais enfin son professeur brisa le silence et accepta donc dem anger avec Camus comme il lui avait demandé plus tôt. Ouf, un poids de moins pour ce pauvre Camus qui sentait ses jambes trembler sous lui. Maintenant il fallait choisir le lieu et l'heure..déjà il fallait qu'il sache lui même combien de temps dure le cours qu'il devait donner, et après trouver un bon restaurant où se trouver : tout cela jouer sur l'horaire par rapport à l'heure de fin du cours puis du temps qu'il mettrait pour aller manger et il n'était pas question pour Camus d'arriver en retard, il préférait même être là avant son ami.

" Hé bien, je ne sais pas...il faudrait que je vois...je t'appelle plus tard pour te dire, vu que tu m'as donné ton numéro de téléphone....tu pourras enregistrer le mien comme ça..."

Une façon simple de dire : je te donne aussi mon numéro de téléphone. Il n'était pas doué pour communiquer et il ne voulait pas donner son numéro sur un papier, cela faisait tellement intime, comme si on attendait quelque chose en retour comme un rendez-vous ou un service, comme Milo l'avait fait : pourquoi l'aurait-il fait sinon? D'ailleurs Milo retira sa main et celle de Camus resta légèrement en avant, serrant le vide au creux de sa paume...Finalement le jeune étudiant plongea cette main lâchée dans sa poche de manteau : il s'était fait de fausses idées, bien évidemment.

Il suivit ensuite Milo et ils marchèrent un bon moment à parler. Camus prit même un sac des bras de Milo pour alleger son fardeau. Pas la peine qu'il croule sous le poids de ses achats et puis c'était une manière pour Camus de montrer son amitié à son professeur. L'indigo se mettait même à sourire, timidement certes mais il souriait. Il ne le faisait que rarement et réservait ces choses là à Milo et Hyoga à présent.
Lui racontait sa journée et osa même discuter des regards noirs que lui lançaient les autres étudiants parce qu'il avait souvent la note parfaite. Il était l'élève suprême, trop sérieux et trop doué. Il le savait et espérait que Hyoga n'aurait pas à vivre les mêmes choses. Camus aurait pu faire en sorte de ne pas avoir à supporter tout ça, mais il était le genre de personne qui préférait faire de son mieux plutôt que faire moins bien juste pour être bien vu. Plus tard, il ne reverrait pas ces étudiants jaloux.

Alors qu'ils continuaient à marcher, Milo proposa - mine de rien - à Camus de venir jusqu'à chez lui, partager un café...L'universitaire faillit lâcher le sac mais ne fit que resserer sa prise dessus justement pour qu'il n'atérisse pas directement échoué par terre. Il ressa même le sac contre lui et regarda le sol. Que devait-il répondre à ça?? Gêné, il avança jusqu'à arriver au point de séparation. Il remua légèrement les lèvres, montrant ainsi qu'il était partégé. Quel dilemme...Devait-il rentrer comme un bon garçon pour faire à manger à Hyoga ou avait-il le droit, pouvait-il se permettre d'aller chez un ami pour une fois qu'on l'inviter?? Il ne lui fallut pas longtemps pour se décider.

" D'accord, si...ça te gêne vraiment pas je veux bien venir! "

Il avait l'air si enjoué d'un coup, peut-être un peu trop ce qui trahissait son calme habituel. Son sourire était plus large tout en étant discret et Camus enfila l'anse du sac sur son poignet et sortit de sa poche gauche son téléphone portable.

" Maintenant que j'ai Hyoga à l'appartement, j'ai acheté un portable pour lui et un pour moi, je préfère pouvoir le joindre facilement...je vais lui envoyer un sms pour lui dire que je vais chez toi et que je rentre après..."

Il était bavard finalement le jeune indigo.
Vais prendre un café chez Milo, reste des pâtes et un steak haché déjà cuit dans frigo, mange sans moi.
Voilà, un sms tout simple et Camus rangea son portable dans la poche puis reprit le sac entre ses bras. Il traversa sur le passage piéton avec Milo, et même si il avait réussi à faire disparaître son trop grand sourire, il n'en était pas moins content d'aller enfin chez un ami. Aller à l'appartement de Milo c'était comme violer son intimité avec son accord, il allait pouvoir en apprendre plus sur son professeur. Quant à lui, Camus ne pensait pas pouvoir inviter son ami avant longtemps : il ne voulait pas être vu comme un bourgeois vu la taille de son appartement alors qu'il avait la vie d'un étudiant normal. Il ne pouvait pas parler de son passé d'orhelin ,de ce qu'il avait vécu parce qu'il ne voulait pas être plaint.

" Quand tu parles de ton appartement de fonction...tu n'as pas l'air de te sentir chez toi...moi je veux bien t'aider à te trouver un appartement sympa..."

Camus lui proposait volontier son aide, c'est ce qu'on fait entre amis pensait-il. Il ne fallait pas prendre ça comme de la pitié, il n'était pas ce genre de personne.
Il suivait Milo jusqu'au campus, plus détendu. C'était peut-être enfantin de penser ainsi, mais il allait chez un ami, vraiment! Pour lui, c'était quelque chose d'exceptionnel qui le liait d'autant plus à Milo...Ah Milo...Camus le regardait du coin de l'oei let devint légèrement rouge...Non mais ça va pas! Il se mordit fort la lèvre inférieur, grimaça et perdit aussitôt son air troublé pour redevenir le froid et distant Camus.
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