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Une visite du fond des âges

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Message  Sion Dim 27 Sep - 0:36

<========= [Complexe scolaire]



Après une vingtaine de minutes d'une marche lente mais régulière, à petits pas précis, appuyé sur sa canne, le vieux monsieur Arietis arriva devant la boîte de nuit qui avait ouvert depuis une date récente. Non, bande de niants, le proviseur n'avait pas décidé de se taper une petite soirée freestyle à se dandiner sur une piste de danse en faisant des moulinets avec sa canne. Il était venu voir quelqu'un.
Lorsqu'il arriva en vue de la discothèque, le crépuscule s'était lentement immiscé sur la ville, et la large rue fréquentée qu'il arpentait s'était peu à peu illuminé d'enseignes et de l'éclairage public. De là où il était, il pouvait voir les néons qui marquaient l'entrée du Golden Triangle, ainsi que deux larges silhouettes devant les portes.
Il continua donc sa marche paisible, prenant le temps d'apprécier l'air rafraichi du soir. A l'âge qu'il avait, il s'attardait à prendre plaisir aux moindres petites choses. Une brise légère, le parfum échappé d'un restaurant, le sourire d'un passant, l'espièglerie d'un chat errant... le regard perplexe d'un vigile. Ha bah, il était arrivé devant l'établissement.

"Bien le bonsoir, messieurs. Voici donc mon point de chute"

Les deux mastodontes considérèrent le vieil homme frêle et propret avec un certain étonnement. Lorsque ce petit vieux s'était arrêté devant eux, ils avaient pensé qu'ils étaient bons pour s'entendre demander un renseignement quelconque du type heure ou rue machin, mais voilà que ledit vieux annonçait à mots couverts mais clairs son intention d'entrer.
A tout hasard, l'un d'eux lanca.

"Euh... L'établissement n'ouvre que dans une heure."

Sion porta le regard sur son interlocuteur, puis dévia sur le visage de l'autre vigile, avant de revenir sur le premier, et répondit doucement.

"Messieurs, vous vous doutez bien que je ne suis pas là pour les loisirs de l'établissement, même si je ne doute pas qu'ils soient de qualité.
- Ha ouais mais euh... là c'est encore fermé." s'entendit-il répondre.

Sion soupira intérieurement, et reprit aimablement.

"Peu m'importe. Je suis venu voir le gérant des lieux. Monsieur Arlès est présent, je suppose ?"

Les deux vigiles échangèrent un regard, puis le second questionna.

"Euh. Z'avez un rendez vous ?"

Sion observa un peu plus longuement l'homme, et esquissa un sourire.

"Hé bien, hé bien, mais je vous reconnais. Monsieur Dulionnet, n'est ce pas ? Ban Dulionnet. Mon grand habitué du dernier rang près de la fenêtre. Eh bien monsieur Dulionnet, je n'ai pas rendez-vous, non, mais je pense que monsieur Arlès saura libérer quelques minutes de son temps pour me recevoir."

Sion ne connaissait pas l'autre vigile, et de ce fait, il était bien certain de ne pas l'avoir eu comme élève. Sion se rappelait du visage de chacun des galopins qui étaient passé sur les bancs de ses classes, surtout lorsqu'ils ne changeaient pas d'un pouce, comme l'affreux cancre Dulionnet... lequel venait de remettre ce petit vieux dans sa mémoire. Peu enclin à s'engager dans une joute verbale avec son ancien directeur d'école, et un peu ébranlé par le ton assuré de Sion, il marmonna qu'il allait se renseigner, et disparut à l'intérieur de l'établissement.

Sion sourit au second vigile, et attendit patiemment, les mains posées sur le pommeau de sa canne.
Sion
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Message  Kanon Dim 27 Sep - 1:32

Kanon avait investi les locaux de sa boite en fin d'après-midi, c'est que cela representait beaucoup d'investissement de faire tourner un établissement de ce genre, surtout lorsque le-dit établissement venait seulement d'ouvrir ses portes. Certes le lancement avait été réussi, mais désormais il fallait s'assurer de faire suffisament parler de soi et de fidéliser la clientèle. Après deux heures passées dans son bureau à vérifier les commandes, les estimations concernant la soirée, et bien sur les salaires, ça il l'aurait bien oublié mais voila il fallait bien les payer ces abr....honnêtes travailleurs. D'ailleurs une fois le travail administratif terminé il descendait alors dans la salle principale pour en premier lieu vérifier que le menage avait été correctement éxécuté, puis que la décoration serait prète avant que l'établissement n'ouvre ses portes. A ses yeux il y avait toujours de petits ajustements à effectuer et il ne se privait pas pour le faire remarquer, laissant claironner sa voix autoritaire aux employés qui n'avaient pas d'autre alternative que de répondre à ses injonctions dans les plus brefs délais, c'est à dire tout de suite.


- "Dégagez cette table, elle gène le passage vers les toilettes la clientèle féminine va s'agacer, réajustez des miroirs sur toute la longueur du mur elles doivent avoir de quoi se faire belles, non les cabines de toilettes vous mettez rien, elles en sortiront jamais sinon...Quoi celles des mecs? On s'en fout tant qu'il y a assez d'urinoirs et euh doublez les distributeurs de capotes !"


Il se dirigeait ensuite vers le bar, s'assurait que la liste des boissons et cocktails était bien visible de tous, qu'il y avait de quoi répondre aux demandes d'un Woodstock improvisé et surtout que les barmans soient réactifs, pour ça il avait fait le bon choix de vrais shootés au café, souriants, aimables et toujours prêts à faire de petits tours avec leurs bouteille. Le principe de Kanon est simple, plus on passe de temps à observer le barman lancer puis attraper la bouteille, moins on se focalise sur la quantité fournies dans le verre, et ça marchait très bien comme ça. Là il n'avait rien à reprocher et se contentait donc de saluer ses employés avant de passer aux vérifications électriques, le son et la lumière sont très importants dans une boite de nuit, encore plus au Golden Triangle. On l'avait assurée que la scène était préparée, la piste de danse en parfait état, il ne restait plus qu'à ajuster certains projecteurs pour que tout soit parfait. Pour la sécurité, l'ensemble du complexe comportait de petits orifices qui pouvait dégager de la mousse, de la fumée, des paillettes et en cas d'urgence grave du gaz lacrimogène, mais ça il eut été préférable de ne jamais y avoir recours, ce à quoi Kanon aspirait.

Pour l'éclairage les techniciens ajustaient les derniers réglages, le son lui était déja prêt. Satisfait Kanon se frottait les mains, pensant déja aux bénéfices qu'il allait engrenger ce soir-même quand la porte s'ouvrit soudainement et qu'une silhouette massive connue ne s'approche de lui pour lui murmurer quelques mots. Un ange passe.


- *Mais qu'est-ce que ce vieux bouc vient f***** ici?"


C'est affectif. Enfin c'est surtout l'expression d'une surprise que son visage n'avait pu dissimuler, tout comme il lui fallut quelques instants pour répondre dans un soupir suivi d'un mouvement de la main.



- "Et bien je suppose que je ne peux le laisser croupir dehors, fais le donc entrer Ban ça nous évitera des heures de colle."


Kanon portait un ensemble bleu ainsi qu'une chemise noire sans cravate, il réajustait ses manches et passait ses mains dans ses cheveux avant de s'avancer pour accueillir son illustre invité. Un grand sourire commerçant sur les lèvres il écartait les bras comme pour souhaiter la bienvenue au pire ennemi de ses premières années de vie.


- "Soyez le bienvenue monsieur le directeur, que me vaut l'honneur de votre visite?"


Plutôt directe comme entrée en matière mais il se doutait bien que si le Sion était venu jusqu'ici cela devait être à un sujet bien précis, il a passé des années à l'observer ce vieux, à imaginer chaque jour de sa jeunesse des plans destinés à empoisonner son quotidien et maintenant qu'il était un adulte qu'il jugeait respectable, l'incarnation du tortionnaire à la canne en bois se trouvait en face de lui et ça l'intriguait.



- "Je vous assure que cette fois, j'ai bien fait tous mes devoirs."



Un petit sourire amusé s'était dessiné sur ses lèvres alors qu' il désignait à Sion une banquette destinée aux clients ayant reservé leurs tables.


- "Installez-vous confortablement, à moins que vous ne préfereriez que l'on se rende dans mon bureau. Vous désirez boire quelque chose?"


Il avait quand même conscience qu'au fond de lui il devait une forme de respect au vieil homme qui lui faisait face, néanmoins il ne put s'empecher de repenser aux rapports de force qu'ils avaient si souvent connu par le passé, et sentait que cette visite allait se montrer fort instructive, ou pas du tout et que ça allait être rasoir au possible. Ecoutons donc l'ancien.
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Message  Sion Dim 27 Sep - 5:14

Sion avait attendu avec patience et un petit sourire collé entre ses joues parcheminées qu'on vienne le chercher. L'assurance qu'il avait manifestée un peu plus tôt à vis du gars de la sécurité n'était pas une facade. Le vieux monsieur avait la légitime certitude qu'il serait recu. Et la suite devait confirmer ses attentes, puisque les portes jusque là scellées s'ouvrirent pour lui. De sa démarche habituelle, Sion s'avanca à petits pas tranquilles, légèrement appuyé sur sa canne. Un petit signe de tête à l'attention de Dulionnet pour le remercier en passant, puis, une fois à l'intérieur, le proviseur se mit en devoir d'observer l'entrée de l'établissement.. Son regard glissa sur les piliers qui décoraient le hall, noyé dans l'atmosphère océane de la décoration aux tons bleu marine... puis tomba sur la tignasse tout aussi bleue du gérant des lieux, qui le gratifiait de paroles de bienvenue fort bien tournées. Pas certain que l'accueil soit des plus sincères, mais au moins, c'était estampillé bonne tournure.

Cependant, avant de répondre, le vieux proviseur acheva son tour d'horizon du hall. Après ce qu'il avait entendu comme rumeurs sur ce lieu, il se serait attendu à quelque chose de beaucoup plus tape à l'oeil, de criard, alors que non. Après bien sur, le reste n'était pas visible, mais cette entrée était sobre et de bon goût. Ou, comme disaient ses chers bambins, "mortellement classe". Il était vaguement étonné... Et se morigéna intérieurement d'être si vieux jeu, par moments.

Une fois ce rapide examen de la décoration alentour faite, l'attention de Sion se reporta sur l'un des pires sales mômes de l'histoire du lycée de San Rodorio. Oh, pas que Kanon eut été un ange au collège, mais il avait atteint son apogée au cours des dernières années de son cycle secondaire. Rien à voir avec son frère Saga. Mais celui-là, c'était une autre affaire... Sion se rappelait d'ailleurs fort bien de cette étrange impression, d'avoir obscurément décelé en Saga le germe de la dissipation - d'ailleurs, n'était ce pas le petit Aioros, du coup, qui avait obtenu le titre de délégué de classe ? Cela remontait loin, Sion ne se rappelait pas bien, il faudrait qu'il y repense à tête reposée, le moment ne s'y prêtait pas, car voilà qu'il avait en face de lui le sale gosse en question, avec quelques années de plus au compteur, d'ailleurs, lequel venait de prononcer la phrase que jamais on eut pu rêver entendre dans cette bouche, la phrase qui aurait pu faire frôler la syncope pour cause de surprise fatale à n'importe quel professeur de San Rodorio quelques années en arrière.

"Vraiment ? Eh bien le temps fait des miracles, dit-on."

Allez hop... Avant que Sion ne suive du regard la banquette qu'on lui indiquait. Le vieil homme qui 'avait pas lâché son petit sourire affable, secoua doucement la tête en signe de dénégation.

"L'invitation et l'offre sont appréciables, cependant je vous suivrai plutôt jusqu'à votre bureau, mon petit Kanon. Ne vous dérangez pas. Après tout, m'étant présenté sans m'annoncer, je ne prétendrai pas au traitement de... comment dites-vous ? au traitement de vipe. Allons."

Sion avait débité tout cela de sa voix légèrement chevrotante, calme et douce, y compris la version sionnesque de VIP, mais nul ne pouvait se méprendre dès lors qu'on avait un peu pratiqué le vieux bonhomme : il ne voulait pas discuter dans cet endroit, il voulait un lieu tranquille, et le bureau annoncé lui convenait très bien. Il avait achevé ses paroles avec un léger choc de sa canne sur le sol, tout juste audible, qui faisait office de ponctuation finale. Le vieux directeur d'école avait appris, au cours de dizaines d'années d'enseignement, à être ferme et sans appel sans braquer ses interlocuteurs, qui étaient la plupart du temps des djeun's dotés de la spontanéité et surtout de l'esprit buté propres à leur âge.

"Je suis par ailleurs curieux de voir plus avant cette discothèque."

ajouta-t-il en fermant à demi ses yeux au regard paisible.
Sion serait-il venu pour visiter le nouveau nightclub de la ville ? Rien de moins sûr.
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Message  Kanon Dim 27 Sep - 15:49

Premier test réussi ! Oui Kanon était plutôt satisfait de lui-même, il venait de tester sa methode d'accueil face à un client important et difficile et qui mieux que Sion pouvait le mieux illustrer ce cas de figure? Personne, s'il s'y était mal pris le vieil homme ne se serait pas géné pour le reprendre, le corriger ou tout simplement tenter de le destabiliser, mais le vieux bouc n'avait rien fait de tout cela, alors Kanon pouvait déduire que sa formule d'accueil était plutôt pas mal. Par la même il constatait qu'à part quelques rides le vieil homme n'avait pas du tout changé, cette façon de ne pas répondre volontairement et de le laisser en plan tout en observant la décoration provoquait un grincement de dents chez le gérant. Bien sur que non Kanon n'était pas ravi de voir Sion débarquer comme ça à l'improviste, à vrai dire il ne l'aurait pas été même s'il avait été prevenu, par contre il ne pouvait pas nier qu'il était intrigué. Allait-on encore lui rabacher qu'il ne faut pas hypnotiser son professeur de science? N'empeche que ça avait été très marrant pour l'adolescent de jouer avec l'esprit de ce pantin désarticulé à la solde du vieux méchant à la canne. Tout est une question de point de vue, tout comme au sujet de Saga et Aioros. Ces deux-là, il les aurait tué s'il avait pu. Entre l'élève modèle que l'on félicite sans cesse et qui en rajoute une couche avec une mièvrerie à crever les tympans et son hypocrite de jumeau, Kanon avait frôlé la crise de nerfs. Tout avait été si simple si comme il l'avait suggéré Saga aurait fait accuser Aioros de vol, Saga aurait été nommé délégué et Kanon aurait pu se faire passer pour lui et ainsi profiter de quelques avantages, ainsi qu'une chance de limiter les conseils de discipline. Mais non, Saga tenait à son image, alors que Kanon savait pertinement qu'au fond de lui, lui aussi désirait s'amuser et se jouer de cette bande de coincés de l'education San Rodorienne. Et que dire de la fois où ce cher Saga l'avait abandonné, il eut été si simple de lui fournir un alibi pour sauver sa peau, mais non, ce cher frêre parfait avait préféré abandonner Kanon à tout un été de retenue, et Kanon avait du supporter la vision de ses camarades s'en allant en riant et en s'échangeant leurs projets vacanciers, alors que lui demeurait accroché aux barreaux de la salle de rétention. Une chance qu'il la connaissait par coeur, et une chance également que cette partie de l'infrastructure comportait quelques défauts, il avait pu s'échapper en pretextant une urgence familiale, enfin c'est ce qu'il avait laissé comme mot car il savait très bien que le Sion ne l'aurait pas laissé partir et rien n'était plus désagréable à ses yeux que de passer l'été en tête à tête avec le Sion. Que de vieux souvenirs...bref revenons au présent et à ce cher Sion qui daignait enfin répondre et bien sur c'était à la petite phrase faisant allusion aux devoirs, le contraire l'aurait étonné.



*Sur certains il a fait des ravages...*



Ouf il était parvenu à le garder pour lui, non sans efforts et la réponse à son invitation lui demandait de les poursuivre. Surtout ce bruit de canne qui ponctuait la phrase, l'espace d'un instant, Kanon manqua de sursauter, son visage quittant sa neutralité mondaine pour retrouver l'expression farouche du jeune homme qui s'était fait "gauler par le dirlo". Il rejetait donc l'invitation à boire un coup, Kanon lui par contre sentait qu'il aurait bien besoin d'un verre et présenta son index à Sion lui indiquant qu'il revenait dans un instant, s'avança vers le bar et demanda à Ydon de lui servir le premier truc à sa portée, du moment que c'était fort. Il l'englouti d'une traite avant de secouer la tête et de revenir vers Sion avec un léger sourire en coin.



- "Les "vipes" ne vont pas jusqu'à investir mon bureau voyons."


Pour une fois qu'il avait l'occasion de reprendre son ancien prof il n'allait pas se géner tiens, il avait encore des milliers de corrections de retard par rapport à Sion mais c'était toujours ça de prit. Il entrainait donc Sion plus loin, le faisant gravir les marches menant dans ses quartiers et l'invitait à entrer, s'assurant de fermer la porte après lui. Le bureau était situé au-dessus de la scène, les vitres teintées permettaient de tout voir de l'interieur alors que d'en bas l'inverse eut été impossible. Il y avait bien sur des postes de controle où Kanon pouvait à loisir observer TOUT ce qui pouvait se passer dans l'enceinte du club. Sinon c'était parfaitement rangé, un bureau d'un bois sombre derrière lequel l'attendait un grand fauteuil en cuir noir. Une étagère sur le coté, puis un petit coin salon avec un sofa et une table basse en verre et un aquarium sur le coté où quelques poissons fôlatraient.
Kanon s'installait dès lors sur son bureau, son index et son pouce encadrant son menton alors qu'il plissait les yeux en scrutant son vis-à-vis. Intérieurement il jubilait et s'amusait de cette inversion des rôles, avant c'était lui qui était de l'autre coté et ça n'était pas vraiment réjouissant. Il laissait planer quelques instants de silence avant de prendre de nouveau la parole.



- "Bien, je vous écoute. Je doute que vous soyiez venu quemander un emploi de serveur ou de danseur, ou même que je vous manquais trop."




Allez crache le morceau vieil homme, qu'est-ce que tu fous là? En face d'un des élèves que tu as le plus detesté dans toute ta carrière. Enfin du point de vue de Kanon, Sion le detestait et il le lui rendait pas trop mal.
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Message  Sion Lun 28 Sep - 15:26

Ah, les bonnes manières... Effectivement, c'aurait été mensonger de dire que Kanon dans son adolescence avait habitué notre vieux proviseur à une politesse exemplaire. Mais là, il avait bien rôdé son image, même si pesonne n'aurait été dupe : intérieurement, le discours devait être un peu plus coloré que l'aspect des mots bien tournés et du ton mondain.
C'est là qu'on aurait bien aimé pouvoir lire dans les pensées des gens...

Enfin, en effet, Sion n'avait rien à redire, pour l'instant, et il ne commenta pas non plus l'abandon dont il fut victime temporairement lorsque Kanon le planta pour se jeter sur un verre d'alcool. Une mauvaise habitude que cela. Sion essayait de sensibiliser ses chers bambins sur les méfaits de l'alcool et autres substances nocives dès leur première année de collège, raté avec celui-là, soit dit en passant.
Ce n'était pas son petit-neveu Mü qui se serait laissé aller à de semblables travers... Tiens, d'ailleurs, allez savoir pourquoi, depuis dix bonnes minutes, il avait un petit air tenace dans la tête, un jingle qui scandait : "au petit mouton doré ! tididoupoum ! au petit mouton doré ! tididoupoum !" (sur l'air de 'Caramel dansen' ? au secours !!)

Et lorsque finalement l'ex sale môme revint, le vieux monsieur, qui n'attendait que le signal du départ, lui emboîta le pas pour rejoindre le bureau annoncé. Tiens, allons donc voir à quoi ressemble cette pièce privée, qu'en sa qualité de vipe de level supérieur, il allait donc découvrir.
Sur le chemin qui menait au saint des saints, Sion observa bien sur ce qui se trouvait autour de lui. Les nightclubs, il ne connaissait pas vraiment. Bien sur, Sion avait été jeune et malgré la sagesse qui avait caractérisé son existence, il avait parfois cédé à la tentation d'une soirée d'amusement... Mais le bal municipal de la fête annuelle de San Rodorio, c'était pas vraiment la même chose. Pourtant, n'allez pas croire que le vieux monsieur ignorait tout des loisirs des djeun's actuels. Il était tout de même enseignant, et dirigeant d'un établissement scolaire depuis des années et des années. Il n'ignorait rien du parler et des habitudes de toute cette petite jeunesse (même si certaines expressions n'avaient toujours pas trouvé, à ses yeux, de signification logique), et c'était justement pour cela qu'il était là aujourd'hui. Il avait beau jouer au maximum le touriste, aidé par le fait qu'il n'avait jamais mis les pieds dans un endroit pareil, il connaissait en théorie la raison d'être et la teneur d'un établissement tel que celui-ci, et cela ne cadrait pas avec certaines choses qu'on lui avait rapportées. Car Sion... Sion était au courant de beaucoup de choses.

Tous ceux qui connaissaient, personnellement ou de loin, le vieux proviseur, savaient à quel point il prenait sa tâche à coeur et avec quelle sincérité il s'y vouait. Alors, de temps en temps, l'un ou l'autre lui donnait des nouvelles de tel ou tel ancien élève. C'est ainsi qu'il avait appris que le nouvel établissement nocturne en vogue de San Rodorio était tenu par l'un de ses pires garnements, ce qui lui avait été confirmé par un petit article annoncant l'ouverture du 'Golden Triangle' dans le journal de la ville. Sion en avait été un peu saisi, mais satisfait. Par expérience, il savait que les gamins surexcités et dissipateurs étaient souvent bien malins et aptes à se trouver une place au soleil dans la rude jungle du monde adulte. Imaginez alors la contrariété qui l'avait pris lorsque lui étaient venus aux oreilles quelques rumeurs d'autant plus désagréables qu'elles ne l'avaient pas étonné.

Il coupa court à ses pensées en pénétrant dans le bureau où il avait été mené, et son regard entreprit une rapide visite des lieux. Pas mal, pas mal. Un hochement de tête destiné à lui-même, et le vieux monsieur décida de s'établir sur le sofa. Il déboutonna lentement son manteau, le retira, prit place sur un côté de canapé, posa sa canne au sol et replia le manteau sur ses genoux, à gestes lents, avec une maniaquerie de vieillard. Après seulement, il répondit avec un petit sourire amusé.

"Vous êtes bien sûr de vous, mon petit Kanon. J'étais un brillant danseur dans ma jeunesse."

Non, il ne fera pas une démonstration de claquettes. A la place, il se redressa quelque peu et posa une paire d'yeux au regard doux mais direct sur le visage de son interlocuteur.

"Eh bien, eh bien. Quelle belle réussite, une telle entreprise, à votre âge. Vos proches doivent être très fiers de vous. Et votre frère également. Comment va Saga ? Il y a bien longtemps que je n'ai eu de ses nouvelles."

Plus de savoir comment se portait Saga, Sion était curieux de savoir si le temps et la sortie de l'adolescence avaient arrangé les relations entre les deux frères. Il se souvenait parfaitement que cette paire-là ne s'entendait pas.
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Message  Kanon Lun 28 Sep - 23:05

Oh si Kanon n'était pas dupe un instant sur la visite de Sion, qui n'était assurement pas là pour jouer les seniors de la night et encore moins venu palabrer sur le bon vieux temps où les sanctions pleuvaient comme les étoiles les jours de resurrection divine, Sion devait également se douter que sa présence soulèverait immédiatement un voile de suspicion. Comment ne pas se méfier lorsque son ancien professeur et directeur se pointe au travail l'air de rien alors que le dernier souvenir que l'on a de lui était la leçon de calcul "combien de temps va mettre la règle pour atterir sur le crâne du chenapan?". Il n'y a pas d'inquietude à avoir pour la dépendance à l'alcool de Kanon, sauf si Sion décidait de s'installer ici, Kanon n'était pas du genre à s'adonner à l'ivresse. Un petit verre de temps en temps, mais avec modération, parceque pendant que les autres s'amusent, lui il travaille. Oh bien sur s'il s'avérait que ce soit son tour à lui de faire la fête ça serait surement différent, mais là ce n'était pas le cas, pour tenir un établissement de ce genre il fallait avoir la tête sur les épaules et si l'on peut reprocher beaucoup de choses à Kanon, il faut quand même reconnaitre un fait indéniable : il sait toujours où il va, ce qu'il veut et comment l'obtenir et il ne laisse rien ni personne lui barrer la route. Et là tout de suite ce qu'il veut, ou plutôt ne veut pas, c'est que ce jingle soit diffusé dans sa playlist. Il n'avait rien à reprocher à ce cher neveu du dirlo, encore moins à l'établissement proche du sien (oui malgrè le nom) mais disons que...ça ne collerait pas avec le reste.


Bref passons et comme Kanon interessons-nous à la ou les raisons ayant motivé l'auguste Mr Arietis à ce rendre au Golden Triangle afin d'obtenir un rendez-vous particulier avec son ennemi de toujours. Kanon notait d'ailleurs que ce cher Sion ne répondait pas à sa question, pas de la façon qu'il aurait souhaité du moins, notez le froncement de sourcils trahissant une contrariété naissante. Il remarquait également qu'il n'avait pas besoin d'inviter Sion en lui indiquant de faire comme chez lui, visiblement il le faisait tout seul...il y a vraiment des fois où ce cher Sion donne à Kanon l'envie de vérifier si sa canne est comestible. Redressant son visage et croisant désormais ses mains devant lui Kanon écoutait la première phrase lui étant adressée, mouais bon ça ne faisait pas avancer le schmilblick et savoir que le vieux savait danser n'allait pas l'aider à se coucher moins bête, d'ailleurs il failli commettre une bourde (volontaire?).



- "Ah...je m'excuse mes connaissances en histoire ne remonte pas aussi loin...Je veux dire, j'ai du mal à vous imaginer en gai luron."




Et il n'arrive pas à l'imaginer jeune non plus. C'est comme si dans son esprit Sion était né avec une canne dans la main, un costume frippé sur lui et demandait aux sages femmes qui l'accueillaient de réciter la table de trois. Notez aussi le combat inversé que se livraient les deux interlocuteur, Sion montrait qu'il savait plus ou moins le djeun's, Kanon avait employé l'expression "gai luron", il s'en flagellerait presque...
Mais le brave homme ne s'arretait pas là et poursuivait, ah peut-être enfin une bribe d'explication à cette venue? Bneh. Le début était un compliment, mouais venant de celui-là soit ça annonçait quelque chose de très déplaisant soit il allait formuler un service, Sion n'avait que très rarement complimenté Kanon, l'avait-il déja fait au juste? Peu importe, l'évocation de son jumeau n'ébranla pas le jeune homme dont le fasciès arborait une expression de neutralité absolue. Il pouvait alors répondre de manière posée.



- "Je suis très fier de moi. Quand à Saga, et bien je pensais que seriez allé lui rendre visite avant moi dans le cadre de votre expedition de visite aux anciens élèves."



Il ne savait que trop bien que Sion préferait son jumeau à lui, et honnêtement il s'en contrefichait un peu de cela, hypocrisie à ses yeux, dans le fond il savait que Saga n'était pas différent de lui, tout était une question de s'assumer, ou pas. Donc aucune réponse ni aucun avis ne sera formulé sur le jumeau, mais Sion devait s'y attendre non? Mais comme ce fut dit plus haut, Kanon voulait savoir pourquoi il se retrouvait là avec le vieil homme, et si ça continuait ainsi ils continueraient à parler de banalités sur un ton mondain alors que le soleil se lève et que la clientèle soit partie, alors il tentait de ramener la conversation sur des rails qui n'allaient pas l'endormir.


- "J'ai répondu à vos questions, je crois que c'est à votre tour."


Et le regard insistant qui se posait sur Sion ne laissait aucun doute là-dessus et devait le dispenser de se répéter, on pouvait presque lire dans les yeux marins 'Mais qu'est-ce que tu fous là b*****?'.
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Message  Sion Mer 30 Sep - 1:38

Le vieux proviseur ne rebondit pas sur la remarque de Kanon concernant son grand passé de danseur. Après tout, il lui avait lui-même tendu le bâton, n'est ce pas ? En connaissance de cause, dans le sens où il savait parfaitement à qui il s'adressait c'est à dire un homme qui, dix ans en arrière, achevait une carrière de gosse insupportable et irrespectueux. Mais Kanon avait bien tort en croyant dur comme fer à l'aversion de Sion. Des gamins difficiles, il en avait vu passer, et Kanon était certainement parmi les pires, mais jamais le vieux monsieur n'en avait détesté un seul. Au contraire, il s'était soucié de tous 'ses' gamins, et, comme on l'a vu plus haut, prenait toujours un grand plaisir à avoir des nouvelles de l'un ou de l'autre. Evidemment, face à des adolescents tel que ce que Kanon avait été, on ne peut faire autrement que de se montrer rigide et inflexible, Sion avait bien conscience que parfois certains de ses actes pouvaient paraître injuste aux yeux des enfants, mais tout ce qu'il faisait pour eux, il le faisait pour leur bien. Alors oui bien sur, il y a des enfants à qui il est plus facile de s'attacher, et d'autres avec qui on peut se montrer plus coulant parce qu'ils sont naturellement plus calmes et plus obéissants... Mais Sion croyait fermement que tous "ses petits" méritaient qu'on se donne de la peine pour eux. Quitte à devoir se montrer dur. Alors oui, oui, avec Kanon, il avait été dur, sec et peut-être cassant, mais le résultat était là, le sale môme avait au moins mené sa scolarité à terme.
Après, bien sûr.. Si Kanon s'obstinait dans certains projets dont Sion ne savait encore rien mais qui ne lui plairaient absolument pas, le vieux proviseur n'hésiterait pas à lever la bannière des bonnes moeurs et de partir en guerre contre lui. Son coeur et sa mémoire avaient une place infine pour y caser tous ses chers bambins, mais si ses anciens élèves commencaient à mettre en péril la morale de ses élèves actuels, ça allait shier.

On en était pas encore là. Pour le moment, Sion se contentait de cette visite afin de mettre les choses au clair... Ce qu'il n'avait par ailleurs pas commencé à faire, et il voyait bien que Kanon se quetionnait et s'impatientait... c'était bien légitime. Cependant, il émit une petite correction aux dires de son interlocuteur, avec un geste vif de la main... Du moins, il aurait voulu esquisser ce geste de façon vive, pour balayer les propos erronnés, mais sa main vacilla, comme souvent, ces temps-ci. Il s'apercevait de temps en temps que son écriture se faisait de plus en plus tremblée... Parfois, encore rarement, il devait s'y reprendre à deux fois pour apposer sa signature. L'âge semait ses premières barrières sur le chemin du vieux monsieur.

"Il ne s'agit en rien d'une série de visites à mes anciens élèves."

Cependant, Sion avait bien noté la réponse. Visiblement, les choses ne s'étaient guère arrangées entre Saga et Kanon, et par ailleurs Kanon semblait dire que son opinion seule l'intéressait. .. Dommage, dommage. Sion se demandait parfois s'il n'avait pas raté quelque chose, une donnée, un indice... Enfin. Quant à savoir si Sion préférait Saga à Kanon ? Saga avait été un enfant plus facile que Kanon. Cela ne voulait pas dire qu'il valait mieux ou moins que Kanon. D'ailleurs, les histoires de fratrie faisaient partie depuis toujours de l'histoire de l'étabissement, comme de tous les établissements scolaires du monde... Et sont toujours différentes. Prenez par exemple les jeunes Kido. Le petit Shun, fagile et trop en avance, avait toutes les caractéristiques pour se faire haïr d'un frère bâti comme l'était le jeune Ikki, brusque et décidé. Et pourtant, Ikki paraissait veiller jalousement sur son cadet, et Sion avait l'étrange impression qu'il était prêt à risquer sa vie pour son petit frère. A côté de ça, on avait Kanon et Saga, des jumeaux qui, physiquement, se ressemblaient autant que faire se peut, qui dans le fond n'étaient pas bien différents l'un de l'autre, et qui avaient passé la majeure partie de leur jeunesse à s'éviter avec soin. Qui peut exposer une logique ? qui peut savoir ce qu'il se passe dans la tête et le coeur des enfants ? Chaque cas était différent, et Sion n'avait pas la prétention d'avancer des hypothèses sur quelque chose d'aussi personnel que la fratrie.


Mais laissons tout cela de côté pour en revenir à la visite d'aujourd'hui, visite qui, il venait donc de le dire, était exceptionnelle et non placée dans le cadre d'un programme d'inspection des anciens élèves du complexe scolaire de Rodorio. Kanon avait donc confirmation de ses soupçons : le vieux n'était pas venu pour rien.

Sion se redressa à nouveau - l'âge avait tendance à l'affaisser involontairement... et reprit sur le même ton, de sa voix lisse et douce nimbée d'un voile de fermeté. Sa voix de tous les jours, sa voix habituelle.


"Ainsi, vous êtes très fier de vous, Kanon Arlès. En tant que votre ancien professeur et proviseur, j'aimerais me réjouir de votre réussite et me sentir également fier de vous, mais, voyez vous, il y a quelques petits détails qui me chagrinent."

Sion ramassa sa canne, et, la tournant à la verticale entre ses pieds, il posa ses mains sur le pommeau, l'une sur l'autre, afin de se maintenir dans une position assise, mais bien droite.


"Quiconque connaît mon intérêt pour mes élèves - et ex-élèves - vient m'entretenir d'eux. Ainsi donc me sont parvenues sur la gestion de cet établissement des bruits qui ne me plaisent guère. Il est question de choses illégales et dangereuses. De la drogue. De la prostitution." (des missiles ? Oo)

Sion ponctua sa phrase d'un léger coup de sa canne, destinée à retenir l'attention de Kanon. Une habitude mécanique, sans y penser : ses bambins dissipés avaient tendance à se détacher de la conversation lorsqu'on leur reprochait des choses qu'ils ne voulaient pas entendre. Et il reprit immédiatement à la suite de sa dernière phrase.

"Je suis vieux, mon petit Kanon, mais je ne suis pas sénile, et j'ai la faiblesse de croire que je ne suis en rien stupide. Je ne suis pas venu ici pour vous demander confirmation, bien sûr. Je n'ai jamais réussi à vous faire avouer que c'était vous qui aviez enfermé le petit Solo dans les toilettes des filles, je ne vais donc pas essayer de vous faire avouer ceci. MAIS..."

Le "Mais" avait vibré dans la salle. Sion fixait le regard de son vis-à-vis sans en dévier, prononcant de nouvelles paroles avec gravité et sérieux, la voix devenant autoritaire.

"Je vous conseille de faire bien attention à ce que vous faites. Il y a dans cette ville une école peuplée de jeunes êtres en pleine éclosion, et je ne veux pas apprendre qu'un seul de mes élèves a rencontré un problème ici. Ou plutôt de mes étudiants, puisque ce lieu est censé être interdit aux mineurs. Que ce soit bien clair entre vous et moi, mon petit Kanon."


Les lèvres du vieux monsieur se scellèrent, son regard continuant à jauger Kanon.
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Message  Kanon Jeu 1 Oct - 1:25

Pardonnons la lenteur de ce brave Sion, celle-ci étant surement dû à son grand age, ou selon Kanon à cet aspect solennel qu'il arborait souvent juste avant une déclaration soit insipide, soit déplaisante. Allez savoir pourquoi un petit quelque chose disait à ce cher Kanon qu'il s'agissait plutôt d'une nouvelle déplaisante. L'habitude surement, Sion se souvenait très bien de son ancien élève et pouvait se targuer de le connaitre un tant soit peu, il en était de même dans l'autre sens. Toute son adolescence durant, Kanon n'a eu de cesse d'observer et de tenter de trouver les failles de son ancien professeur principal, oh il en avait bien trouvé une, voir plusieurs, à commencer par son cher neveu ou sa soif inextinguible de justice, et il en allait de même avec la raison qui avait pousser ce cher Monsieur Arietis à imposer une entrevue privée au coeur même de l'établissement de son ancien-élève. Tout ce temps pour seulement annoncer qu'il ne s'agissait pas là d'un parcours visites aux anciens élèves, dans un sens ça rassurait Kanon, il ne manquerait plus que le vieux débarque pour le sommer d'assister à une réunion d'anciens élèves, il ne s'était pas interessé à eux durant sa scolarité pourquoi le ferait-il maintenant? Peut-être certains avaient-ils acquis un statut non-négligeable, comme il l'avait prédit pour ce cher Julian cité peu après. Quand bien même, il n'avait pas la tête à ça et ce genre de manifestations n'étaient pas du tout à son gout.


Même si ce ne fut pas formulé, peut-être Sion pouvait comprendre concernant Saga que Kanon ne voyait pas son jumeau comme d'autres auraient pu le faire. Oh certes fut un temps il aurait apprecié que Saga partage ses projets et qu'ils s'élèvent ensemble afin d'accomplir des ambitions communes, mais à cette époque Saga donnait encore dans le déni? Avait-il changé maintenant? Pour être tout à fait honnête, c'était le cadet des soucis de Kanon. Non pas qu'il ait une dent contre son frêre, il estimait seulement que chacun faisait sa route, il n'avait pas pu compter sur Saga en ce temps et bien il s'en passera pour le restant de ses jours, ça s'arretait là et le soit-disant lien unissant deux frêres jumeaux n'y pouvait rien, Kanon avait toujours su que son frêre et lui se ressemblaient au-delà de leur apparence, sauf qu'à ses yeux il avait toujours été le seul à assumer pleinement ce qu'il était. Mais cela n'était pas les affaires de Sion, ni de qui que ce soit d'autre alors passons.


Sion se redressait désormais sous les yeux de son interlocuteur très attentif pour une fois, il reprennait sa phrase afin d'apporter -enfin- un début de réponse à la seule question qui interessait réellement Kanon. Ainsi donc il aurait bien aimé être fier de lui mais blabla. C'est ça, on y croit vieil homme. Les yeux plissés Kanon attendait simplement la suite, l'expression totalement neutre ne laissant rien transparaitre de ce qu'il aurait pu penser. Puis il laissa planer le silence le temps que le proviseur termine ses accusations ainsi que ses menaces. Cette fois le coup de la canne -c'était bien la première fois- n'avait pas fonctionné, au lieu de légèrement sursauter Kanon était resté immobile, figé tel une statue, les yeux clos. Puis il se redressait, quittait son siège avant de contourner son bureau avant d'y appuyer son auguste postérieur rouvrant lentement ses yeux sur son interlocuteur.


- "Je ne sais pas d'où vous tenez ces informations, mais je tiens à vous informer que j'ai retenu bien plus de vos leçons que vous ne pourriez le penser. Je pense notament au terme diffamation. Si mes souvenirs sont exacts il n'est pas toléré que l'on profère de telles accusations, vous conviendrez de leur gravité, sans y apporter de preuves irréfutables."


Le regard marin de Kanon s'était durci, visiblement il ne souhaitait pas plaisanter à ce sujet, comme tout proprietaire d'établissement digne de ce nom se serait sans aucun doute senti insulté.


- "Loin de moi l'idée de vous accuser de telles médisances, ou de penser que vous, mon ancien professeur principal ayiez oublié ceci, n'est-ce pas Monsieur Arietis?"


Il avait appuyé l'appellation formelle ponctuant sa phrase d'une manière lourde de sens. Plutôt que de se sentir menacé, il préférait réagir de manière à ce que ce petit jeu d'accusation cesse. Tout le monde connaissait la hargne dont pouvait faire preuve Sion lorsqu'il s'agissait de ses petites têtes blondes, il était très bien placé pour le savoir. D'ailleurs il rajoutait.


- "Mais je ne connais que trop ce ton accusateur et cet air méfiant. Ainsi donc vous seriez apre à me juger et m'accuser sur des rumeurs sous pretexte que j'ai pu me montrer un élève récalcitrant durant ma période de scolarité. Et vous pensez aussi que toutes ces années durant j'ai arraché les sacs des vieilles dames afin de pouvoir mener le projet du Golden Triangle peut-être."


Aucune hésitation, rien qui pouvait laisser trahir un quelconque mensonge. D'ailleurs il eut été difficile de paraitre plus sincèrement offensé, car il l'était. De quel droit venait-on l'accuser de telles choses en son antre, sans même avoir droit un seul instant à un mot laissant entrevoir une méprise ou plus simplement son innocence? Et bien si San Rodorio se cherchait un visage pour incarner le diable, il faudra aller chercher ailleurs, Kanon n'avait pas la moindre envie d'endosser ce rôle. (Pour les missiles j'ai pas encore les droits, mais les negociations sont en cours).
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Message  Sion Jeu 1 Oct - 2:29

Le vieil homme avait enfin énoncé les raisons qui l'avaient fait se déplacer dans cet établissement du milieu de la nuit. Il avait dit en quelques mots ce qu'il avait à dire, même s'il y aurait eu beaucoup de choses à ajouter... Cela pouvait en effet porter à confusion, et Kanon ne manqua pas de se foutre dedans sitôt les premières paroles prononcées.
Eh si, Sion était sincère : il aurait aimé pouvoir se sentir fier de cet insupportable gamin incontrôlable qui s'était révélé finalement assez débrouillard et intelligent pour devenir le patron d'une entreprise florissante. Et non, il ne pouvait pas réellement l'être, car ces bruits, ces rumeurs colportées, assombrissaient très franchement la réjouissance qu'il aurait pu se faire d'une semblable annonce.

Alors oui, Sion avait déballé sa petite affaire sans le moindre complexe, même si la forme n'avait pas eu l'heur de plaire à son interlocuteur, c'était comme ça, point. Et il n'y avait guère d'échappatoire ou de doute planant dans ses dires déjà parce qu'il avait fait état de rumeurs, qui elles étaient bien existantes, ensuite parce qu'il n'avait pas vraiment de doutes sur le sujet. Bien sûr, son souhait était de se tromper, pour diverses raisons toutes plus importantes les unes que les autres.

Les dires assurés de Kanon le firent sourire intérieurement et bien involontairement, conforté dans l'idée que ce môme avait vraiment bien su se débrouiller malgré des débuts chaotiques, mais il n'en montra pas la moindre miette, conservant son expression de proviseur pas content. Parce que mécontent, il l'était à 100%. Il se sentait très atteint de savoir un de ses anciens élèves au coeur d'histoires si glauques, et il s'inquiétait réellement de l'impact qu'elles auraient sur ses élèves actuels. Alors il laissa Kanon paler, puis il répondit en haussant légèrement la voix. Même si Sion avait veilli, et même si sa voix avait subi les outrages du temps, les intonations restaient telles que l'illustre boss des lieux les avait connues quinze ans en arrière.


"Taisez vous donc, si c'est pour proférer de semblables idioties ! Ne vous faites pas plus bête que vous ne l'êtes !"

Le vieux proviseur rattrapa de justesse un "vous resterez en retenue après les cours, ça vous remettra les idées en place !" imminent, l'habitude de sortir ces trois phrases à la suite, bien sûr... A la place, il reprit, ses mains fripées recroquevillées sur le pommeau de la canne sous le coup de la contrariété.

"J'ignore bien comment vous avez réuni les fonds pour financer cette affaire, mais sachez bien qu'il y a nombre d'hypothèses qui courent à ce sujet. Toutefois !! Au cas où ce détail vous aurait échappé au cours des dernières années, je ne suis pas le commissaire, mais en revanche, je suis le proviseur du complexe scolaire de San Rodorio. Ce qui veut dire que j'ai la charge de diriger et de guider de jeunes esprits encore fragiles. Et je n'admettrai pas, entendez vous bien !! Je n'admettrai pas qu'un seul de mes enf... des enfants de la ville soit confronté à des choses douteuses."

Et Kanon connaissait assez bien le vieux pour saisir que par 'enfant', il désignait tous ceux qui fréquentaient son école, des plus jeunes mouflets aux plus vieux des universitaires de dernière année.
Sion lâcha sa canne d'une main et désigna d'un geste la pièce, bien que l'on puisse deviner que son geste désignait l'intégralité de la bâtisse.

"Nul plus que moi ne souhaite que cet endroit soit autre chose qu'un lieu de divertissement sain où mes étudiants MAJEURS trouveraient à se vider l'esprit. Mais s'il s'avérait, comme je le redoute, que ce ne soit pas le cas... Dans ce cas, mon petit Kanon..."

Sion n'acheva pas, mais il laissa planer dans l'air un petit relent de je-ne-sais-quoi qui prévenait Kanon qu'il avait encore assez de force pour lui casser sa canne sur la tête.

Le vieil homme se leva difficilement. Il aurait tant aimé pouvoir s'extirper de ce fauteuil en une fois, d'un mouvement souple, et se redresser de toute sa hauteur, afin d'accentuer l'impact de ses paroles... Mais malheureusement, Sion n'avait plus vingt ans, et il dut s'y reprendre à deux fois et se cramponner à sa canne, avec un petit éclair de douleur de part en part de ses vieilles lombaires...

"J'ai pris suffisemment de votre temps, et je pense que le message est passé. Du moins, le plus important. J'ai été fort heureux de vous revoir si bien grandi et en bonne santé."

il ajouta ça comme s'il était juste venu visiter un ancien élève pour parler cinq minutes du bon vieux temps. Sion réenfila son manteau, et la lenteur de ses gestes laissa tout le temps à Kanon de placer une réponse s'il l'estimait nécessaire.
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Message  Kanon Jeu 1 Oct - 3:03

Ah enfin ça s'animait un peu ! Et bien Sion paraissait en colère et déçu, mais à quoi s'attendait-il en venant proferer menaces et insultes à Kanon qui somme-toute avait fait des efforts pour le recevoir et l'accueillir? Il aurait très bien pu laisser le vieil homme moisir devant l'entrée, après tout son age avancé et son style vestimentaire suffisaient à eux-même pour justifier le fait qu'il soit recalé. Mais non, plutôt que de voir les efforts et de faire preuve de tempérance le vieil homme avait préféré agir comme s'il se trouvait en terrain conquis et bien entendu cela déplaisait fortement à Kanon qui n'allait pas se géner pour le lui faire remarquer. Les yeux du jeune homme se plissaient de manière reptilienne sur la silhouette de son ancien professeur, la têtre légèrement inclinée Kanon attendait la première salve qui souvent ne servaient que d'introduction à une suite de reproches et de menaces hurlés. Ce n'était pas la première fois qu'il mettait Sion hors de lui, mais rares étaient les fois où le proviseur s'était autant emporté. Kanon lui observait le vieux corps aux mains tremblantes, laissant derrière lui tout le respect qu'il s'était lui-même imposé concernant son illustre invité.



- "Vous pensez que je suis idiot professeur?"


La voix était calme, presque douce alors qu'il approchait de Sion qui poursuivait dans sa lancée, toujours plus colérique. Il avait volontairement appellé Sion comme s'ils étaient revenus treize ans auparavant Il n'eut même pas de mouvement de recul lorsque Sion brandissait son sceptre magique dans la pièce, par contre il s'en saisit habilement, le conservant dans la main laissant planer une menace silencieuse tout en dardant son vis-à-vis droit dans les yeux, il paraissait si simple de tirer un peu et de faire tomber le vieux croulant au sol, son intention n'était pas de le faire mais de le lui faire comprendre. Sion avait décidé que les choses devenaient sérieuses, c'était son choix il devait l'assumer et nul doute qu'il le ferait, mais savait-il au moins à quoi s'attendre? Au pire oui, mais cela restait vague, d'un gamin remuant Kanon s'était mué en adulte sur de lui et prêt à tout pour réaliser ses ambitions. Enfin il lachait la canne et se penchait en avant, s'adressant au vieil homme d'une voix tout aussi calme qu'auparavant mais néanmoins ferme.


- "Vous l'avez dit, vous n'êtes pas le commissaire de cette ville, ainsi je me permets de vous rappeller que vous outrepassez vos droits et vous permettez de venir me menacer ainsi que de m'insulter moi, ainsi que mon entreprise. De nous deux, je ne pense pas être le plus bête cette fois-ci."



Il avait bien dit cette fois-ci, comme il le pensait. Il ne se sentait pas supérieur à Sion concernant l'intellect et savait pertinement que si le vieil homme avait décidé sa perte il tenterait de se donner les moyens de le faire. De son coté Kanon avait la malice, cette même malice qui venait subitement se rappeller au bon souvenir de son cher ex-professeur.


- "Sachez que je me fiche totalement des hypothèses qui circulent à mon sujet, tout comme je me fiche de votre incapacité à controler le moindre de "vos enfants". Mais gardez bien en mémoire, que je ne laisserai personne détruire ce que j'ai eu tant de mal à bâtir, fusse-t'il Dieu lui-même."



Et Sion devait affronter un regard lourd et opressant, il semblait désormais désireux de prendre congé et le laissait entendre sur un ton certes cordial mais en totale contradiction avec la fin de leur discution. Kanon n'en avait pas fini de sa mise au point et pour conclure il faisait obstacle à l'avancée de Sion, le forçant à lui faire face, les yeux dans les yeux.


- "J'aurais également pu me réjouir de vous revoir en "bonne santé" mais je crains que la presomption d'innocence soit un terme qui ne s'applique pas à moi vous concernant, ainsi je vais me permettre de vous éclairer sur un point. Les années ont passé et ici, contrairement à il y a si longtemps, vous êtes du mauvais coté du bureau."


Il se détournait ensuite de Sion et ouvrait la porte avant de lui adresser un léger sourire courtois, un brin moqueur.



"Désirez-vous que je vous raccompagne?"



En attendant la prochaine visite de Sion et si celui-ci était aussi doué à recevoir les messages qu'à les transmettre.
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Message  Sion Ven 2 Oct - 18:50

Kanon dès lors pouvait bien chanter, Sion avait dit ce qu'il avait à dire et, comme annoncé précédemment, il avait clos la discussion et sa visite par la même occasion. Attention, cela ne voulait pas dire qu'il ignora les paroles de son hôte ou qu'il ne les écouta que d'une oreille. Non non. Sion n'était pas ainsi. Il écoutait toujours ce qu'on lui disait, même lorsqu'il s'agissait d'une histoire abracadabrante sur un chien qui aurait mangé le devoir à rendre le jour même parce qu'après avoir été mouillé par accident on l'avait mis à sécher sur la corde à linge et que le vent l'avait emportée jusque dans la niche de Rex, ou quelque chose du même acabit.

Et donc, là, il écouta tout ce que Kanon avait à répondre, même s'il ne rebondit sur rien. comme il l'avait dit précédemment, il n'était pas venu pour l'entendre confirmer ou infirmer, non... Simplement pour le mettre en garde.

De ses pauvres vieilles mains, il reboutonna son vieux manteau et hocha longuement la tête avant de répondre de sa voix chevrotante mais calme.


"Ce sera inutile. J'ai fort bien retenu le chemin, et par ailleurs, vous avez beaucoup à faire, je suppose."

Sion se dirigea lentement vers la porte généreusement tenue ouverte par Kanon (interdiction de la refermer en traître sur le vieux !) et s'arrêta dans l'encadrement, afin de prendre congé.

"Bonne soirée à vous, mon petit Kanon. Nous nous reverrons probablement, à présent que vous voilà revenu en ville."

Une fois proférée cette horrible mena... euh, ce souhait, Sion sortit de la pièce, et s'engagea dans le couloir en direction de la sortie. Les escaliers furent descendus avec précaution, à cause de ses vertèbres et ses jambes qui commencaient à être sensibles à ce genre d'exercice.
Il était loin le temps où Sion contemplait sa classe avec des yeux au regard aigu, campé sur deux jambes droites et solides ! Mais que chacun ait bien conscience que même grabataire - ce qu il serait sans doute un jour, le vieil homme continuerait à défendre bec et ongles les intérêts de "ses" petits.

C'est que, voyez vous, certes par choix mais assurément, il n'avait qu'eux au monde.


Le vieux proviseur soupira de soulagement en voyant la dernière marche se profiler. Et c'est alors que se déroula le drame. Ces derniers temps, Sion avait noté qu'il était sujet à de très légers vertiges après avoir gravi ou descendu les escaliers. rien de très impactant ni de grave, cela ne durait qu'une ou deux secondes, mais il craignait de tomber, et, lorsque cela se produisait, il s'accrochait fermement à la rampe lorsqu'il y en avait une, ou au mur.

Et ce fut exactement ce qu'il fit cette fois encore. Lâchant sa canne, il s'adossa à la paroi, et le malaise passa aussi vite que d'habitude, mais la canne, elle, dégringola les quelques marches restantes. Sion vit avec horreur une jambe pressée se profiler au bas des escaliers, suivie d'une deuxième, laquelle se prit dans la canne sans la voir, puisque le propriétaire desdites jambes portait d'une main une pile de torchons et de l'autre, à bout de bras, un seau rempli à ras bord.

Le vieil homme eut à peine le temps d'ouvrir la bouche pour alerter, que déjà la malheureuse victime plongeait en avant, s'écrasait au sol dans un geyser d'eau savonneuse violemment éjectée du seau, lequel alla rouler plus loin.

"Oh, mon dieu." s'exclama Sion qui descendit aussi vite que possible les dernières marches et accourut (enfin, façon de parler) auprès du malheureux, qui était en fait une malheureuse, et qui se relevait. "Je suis navré, c'est de ma faute ! Oh, mais..." s'interrompit-il en apercevant le visage de la personne, alors qu'il avait saisi son bras pour l'aider. "N'êtes vous pas mademoiselle Geist ? Vous étiez dans l'équipe de natation du lycée, c'est bien ça ? Je suis confus, tout est de ma faute ! Vous ne vous êtes pas blessée ? Allez vous asseoir et remettez vous, je vais arranger tout ça. Allons, allons."

Mais la femme n'avait pas la moindre envie d'aller s'asseoir et de laisser le vieux proviseur provoquer de nouvelles catastrophes, aussi elle se récria.

"Non mais c'est bon, vous en faites pas, c'est pas grave...
- Allons, ne discutez donc pas.
- Nan mais ça va !!!
- Mais...
- Allez" reprit la jeune fille en ramassant la canne et en la fourrant dans les mains du vieux "Je vous raccompagne à la porte... Vous en faites pas... C'est pas grave... Bonne nuit à vous !"

Et voilà que le malheureux Sion était foutu à la porte par la petite dont il aurait bien cru qu'elle ferait une grande carrière dans l'écologie au lieu de faire le ménage dans les boîtes de nuit... Et il se retrouva dehors, dans la nuit à présent tombée, flanqué entre les deux vigiles.

"Bien... Bonne continuation à vous... Je suis enchanté de vous avoir revu, monsieur Dulionnet."


Et le pauvre vieux s'en allait dans la nuit fraîche, frisonnant dans son manteau de vieux de demi-saison, en se disant à part soi que lorsqu'on est âgé, on est vraiment plus le bienvenu nulle part...
Il lui tardait déjà de retrouver son école. Quelques heures de sommeil, et il serait de nouveau dans son bureau, entouré de ses petites têtes blondes, auprès de Soari.


Pendant ce temps, dans le club, la pauvre Geist ramassait les chiffons et le seau, en pataugeant dans la flaque d'eau et de mousse. Elle qui avait quasiment fini son boulot avec une heure d'avance... Pfff, voilà qu'elle était bonne pour la passer à éponger tout ça... et à emplir à nouveau son seau pout nettoyer le hall - ce qu'elle était partie pour faire. En soupirant, elle trimballa le seau jusque dans les toilettes destinées à la clientèle - sans remords - pour le remplir d'eau à l'un des lavabos, et refit le chemin inverse. Là, elle eut la mauvaise idée de poser le seau à un endroit où il ne risquerait pas de recevoir un coup de pied mal placé - c'est à dire sur le bar... Et elle s'éloigna vers les vestiaires pour aller retirer ses vêtements trempés en en enfiler des secs.
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Message  Aphrodite Ven 2 Oct - 18:51

Aphrodite ne se hâtait pas vraiment. Il n'était pas particulièrement en avance, mais pas en retard non plus. Il avait passé toute la fin de l'après midi dans son refuge, et n'était repassé chez lui, dans la maison familiale, passer sous la douche, se vêtir rapidement, puisqu'il se changerait sur place, et en somme se préparer, ce qui lui prit pas loin d'une bonne heure. Ce après quoi il sortit dans la nuit, marchant à pas rapides vers le quartier des commerces.

Le trajet fut rapide et sans grand intérêt, puisqu'il ne portait pas des masses d'attention à l'activité très réduite de la rue... Mais il contribuait à lui seul à la rendre un poil plus vivante, voire franchement infréquentable. En sus de faire hurler les écouteurs plaqués sur ses oreilles, il chantait assez fort, et légèrement faux par dessus le marché. Voui, l'est quand même un peu dans son monde par moments... Mais le cher Aphrodite a surtout de l'énergie à revendre.

Heureusement pour le voisinage, il marchait assez vite, et fut rapidement devant la porte du club alors qu'il achevait le refrain (ho ya !) saluant les vigiles d'un long "yaaaaaaaaa" énergique mais à la tonalité franchement douteuse, et entra dans l'établissement encore calme (dans tous les sens du terme... mais plus pour longtemps) en véritable nuisance sonore, traversant rapidement le hall - avons nous vu une pirouette ?? - agitant son imposante masse capillaire en braillant un "...BELIEVE IN YOU NAAAAAÔÔÔ" retentissant.


Il était pret à lancer le final, absolument dans son trip et ne regardant pas du tout où il allait, lorsqu'il entra en plein dans la zone sinistrée, et commit un spectaculaire dérapage sur le sol nappé d'eau savonneuse avec un "HIIIIIIIIIIII" effaré qui, lui, n'avait pas du tout été prévu par le parolier.

Bien.
Généralement, lorsqu'on se fend d'un aussi ridicule dérapage, on a la décence d'avoir au moins des pompes qui adhèrent un minimum. Seulement le jour où vous verrez Aphrodite déparer sa tenue avec une paire de baskets, c'est qu'il sera temps de l'achever et de l'enterrer.

Alors malheureusement, cela ne s'arrêta pas là, les bottes du pauvre malheureux patinèrent dans la flaque, et, entraîné par son élan, Aphrodite se ramassa douloureusement sur le sol et termina sa course sur les fesses, dans une splendide glissade, qui malheureusement ne fut pas arrêtée par une quelconque loi physique, mais bien par la paroi du bar, à laquelle il se heurta violemment... Ce qui mit le seau abandonné dans un équilibre précaire, le fit vaciller... et se renverser sans aucune pitié sur Aphrodite à moitié assommé, qui se demandait présentement ce qui venait de lui arriver.


La douche froide - ET moussante - qui se déversa sur lui le plongea immédiatement dans une prostration des plus bnehiques... Mais le réveilla instantanément. Lentement, il éleva une main et saisit une mèche de cheveux entre deux doigts, ladite mèche de cheveux se parant d'une bulle de savon dû au détergent... et la laissa retomber posément. Puis il se leva, dégoulinant, et d'une petite voix légèrement perplexe, il murmura.

"... mon pull... mon... mon pantalon..."

Et, d'un coup, explosa.

"HAAAAAAAAAAAAAAAAAA MES CHEVEUX !!!!"

Oui, tes cheveux... Ou plutôt la serpillère blonde aux relents d'Ajax qui te retombe dans les yeux, mon pauvre vieux.
Aphrodite
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Message  Kanon Dim 4 Oct - 0:27

Sion de son point de vue était venu mettre en garde son ancien élève, du coté de celui-ci, Kanon lui avait vu une suite d'accusations ponctuée de menaces tacites, mais ça il en avait cure, des menaces, les accusations elles étaient en trop. Le proviseur s'était exprimé de manière claire, à ses yeux Kanon était à 100% coupable de tout ce dont on l'accusait et on pouvait immédiatement le condamner sans preuves et pourquoi pas y rajouter tous les maux de l'humanité depuis sa création. C'est ce qu'avait retenu Kanon, qu'à son sujet il n'y aurait jamais le moindre doute, pas l'esquisse d'une presomption d'innocence, s'il s'agit de lui alors il est coupable peu importe de quoi on l'accuse. Et bien s'il venait à l'ouvrir il y avait un vieux bouc qui serait surpris. Et non, Kanon n'était pas toujours coupable, même par le passé lorsqu'il avait écopé de sanctions, s'il en méritait la grande majorité, il y eu quelques exceptions et il en avait endossé le fardeau bien malgrè lui. Surement avait-il ses raisons, ou bien avait-il déja à cette époque compris que de toute manière on ne le croirait pas, après tout ce genre d'etiquette est quasi-impossible à retirer. Enfin soit, il n'allait pas jouer les martyrs, ça n'était pas son genre à lui, on voulait le voir en grand méchant loup? Peu importe tant que le loup est libre.
Sion déclinait son offre, il se sentait capable de rejoindre la sortie par ses propres moyens, parfait qu'il s'y rende, il souhaitait ensuite poliment une bonne soirée à Kanon et lui annonçait qu'ils se reverraient surement d'ici peu, ouais pas trop vite quand même, on avait bien compris que l'école ça n'était pas la tasse de thé de Kanon et même une decennie n'avait pas suffit à Sion pour sortir de son rôle de professeur. Le regard du jeune homme se plissait sur la silhouette fatiguée du proviseur, la machoire crispée il grommella quelques mots en détournant la tête.



"Je ne suis pas votre petit Kanon..."



Treize ans plus tôt, la salle Sunion connue comme étant la pièce où sont enfermés les pires élèves de l'établissement, ceux qui ont porté atteinte aux enseignants et aux valeurs qu'ils défendent. Kanon alors agé d'une quinzaine d'années observe les trois professeurs qui vocifèrent menaces, l'un d'entre eux semble même tenté de lui en coller une et pour l'encourager l'adolescent ne trouve rien de mieux à faire que de lui sourire. Puis Sion arrive et discute un moment avec les professeurs présents qui finissent par prendre congé, il se tourne ensuite vers le garnement et soupire en hôchant négativement la tête avant de lui annoncer que puisqu'il refuse d'avouer son méfait et de dire ce qu'il a fait de Soari, on préviendra sa famille et il passera toutes ses vacances en retenue avant de ponctuer sa phrase d'un "mon petit Kanon". Ce jour-là Kanon avait eu la même expression ainsi que la même réponse que ce qu'il vient de fournir à Sion. Une grimace suivi d'un "Je ne suis pas votre petit Kanon...".


Revenons au présent et à un Kanon qui reprenait place sur son siège laissant derrière lui cette conversation d'un autre age afin de se concentrer sur la soirée à venir, enfin c'est ce qu'il pensait avant qu'un boucan ne se fasse entendre à l'étage en dessous. Par tous les dieux ne lui dites pas que le vieux s'est ramassé dans les escaliers ! On allait l'accuser de l'avoir poussé il en était sur ! D'un bond il se redressait sur ses jambes et parcouru les quelques mètres jusqu'à la porte qu'il ouvrit rapidement, ouf le vieux n'a rien c'est la bonne qui s'est pris un plongeon. D'ailleurs visiblement l'eau n'était pas bonne et le vieil homme s'enlisait dans ses excuses avant d'être raccompagné à la sortie -en un seul morceau-. Kanon soupira de soulagement, pfiou il s'en rappellera de cette visite et encore il n'avait pas tout vu....Un mince sourire compatissant à Geist avant d'observer du haut des escaliers l'etendue des dégats puis il allait enfin rebrousser chemin pour poser son cul sur son siège quand...Oh non pas lui. Je ne sais pas ce que tu as fait Kanon dans un autre univers (alternatif) mais crois le bien, dans celui-ci tu sembles destiné à payer les pots cassés. Ce serveur incarnait à lui tout seul la divine punition qui s'abattait sur le grec, oh pas qu'Aphrodite soit un employé rebelle ou qu'il mettait en péril l'entreprise de son patron, mais Aphrodite est....un concept. Rien que le voir déambuler avec ses écouteurs en chantant comme s'il était seul au monde et comme s'il s'attendait à ce que les obstacles s'écartent devant lui rendait Kanon perplexe, mais pour l'heure la perplexitude n'avait pas gagné Kanon, l'inquietude l'avait fait bien avant. Il n'eut pas le temps de tendre la main vers le blond et l'avertir que déja celui-ci entamait une course de bobsleigh qui s'achevait contre le bar, outch. Déja ça avait du faire mal, ensuite il sentait que le serveur allait chouiner un moment en pretextant qu'une petite bosse necessitait un accident du travail prolongeable au moins six mois, mais ça ne s'arretait pas là et voyant ce qui trônait au-dessus de la tête blonde Kanon s'élançait dans les marches qu'il sautait trois par trois, avant de s'immobiliser sur l'une d'entre elle au moment où le seau se mit à vaciller, allez savoir pourquoi il se tenait comme un surfer sur une marche, peut-être exprimait-il physiquement la prière qu'il adressait aux cieux de ne PAS faire tomber de l'eau savonneuse sur les cheveux d'Aphrodite, ou bien tentait-il de se trouver des pouvoirs telekinetiques. En tout cas le HAAAAAAAAAAAAAAAAAA MES CHEVEUX !!!! sonnait comme un triste constat, il n'avait pas de pouvoirs.
Ne lui restait plus qu'à aller chercher du renfort, en la présence de Geist actuellement présente dans les toilettes réservées à la clientèle, d'ailleurs prise sur le fait elle bredouillait craintivement que c'était la première fois qu'elle faisait ça, qu'il fallait lui laisser son emploi et que jamais elle ne recommencerait. Kanon prit un air grave, il devait lui annoncer quelque chose de très déplaisant.


"Nous en discuterons demain Geist...ton seau a malheureusement percuté une cible dangereuse, pour ta propre sécurité passe par la porte de derrière et si on te demande quelque chose, tu es partie plus tôt."



Incredule elle se risqua à demander un complément d'information et Kanon lui révéla l'aphreuse vérité, alors elle su ce qu'elle avait à faire et prit la poudre d'escampette. Le cerveau du patron était en pleine ébulition, sous l'effet de la montée d'adrenaline il sorti rapidement pour rejoindre les deux portiers et leur faire adopter la nouvelle procédure d'urgence.


"Ban tu renters à l'interieur et tu me vires toute cette eau le plus rapidement possible, toi...euh bah tu restes là et tu ne laisses entrer personne. Même si on doit avoir du retard tu ne laisse pas entrer qui que ce soit tant que je n'en ai pas donné l'ordre, compris? En route !"


En fait il ne leur avait pas laissé le choix et tirait ce pauvre Ban de force avant de le présenter à sa nouvelle tâche, puis courageusement il prit sur lui et s'avança vers Aphrodite.



"Hm...tu n'as rien?"
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Message  Aphrodite Mar 6 Oct - 12:19

Rappelle toi Kanon, ta soirée avait pourtant bien commencé... Les derniers petits aménagements tranquillou dans une ambiance paisible et appliquée... et d'un coup, tout qui bascule. Mais tout le monde a confiance en toi, tu vas reprendre le contrôle.
Tu tiens le bon bout.

Ban, lui, était tranquillement à son poste, lorsque la porte se rouvrit derrière lui et qu'il se vit alpagué par un Kanon des plus vindicatifs. L'imposante masse du vigile suivit donc docilement... mais se cabra dès qu'on lui fit savoir ce qu'on attendait de lui. Il arqua un sourcil et ouvrit la bouche pour rappeler à son auguste employeur qu'il était agent de sécurité et pas préposé au ménage, mais il la referma aussi vite. Grand et massif peut-être, pas très vif peut-être, mais il était largement assez observateur pour ressentir la certaine... tension... qui régnait dans le club. On ne se risque pas à envoyer chier le boss quand celui-ci est sur les nerfs, ou alors la prochaine fois qu'on fait le pied de grue devant une porte, c'est celle de l'ANPE. Alors le pauvre Ban prit sur lui et s'en alla ramasser les chiffons et le balai serpillère abandonnés par Geist pour éponger toute cette eau, san poser de question, sans opposer de résistance.
Courage Kanon, tu tiens le bon bout.


Ce n'était pas le cas d'Aphrodite, qui essayait présentement de se calmer, malgré des cheveux et un pull ruisselants, inspirant profondément mais oubliant de temps à autre d'expirer, l'humeur virant de plus en plus au rouge et le teint passant allègrement par le blanc livide au vert aigre pour finir sur un cramoisi de toute beauté (ou pas). Notons au passage qu'il n'avait toujours pas bougé, contemplant le sol d'un regard féroce, lequel regard passait d'ailleurs totalement inaperçu puisque sa tignasse légèrement visqueuse à présent lui retombait sur la tronche. Aphrodite découvrait dans un silence pesant l'étrange instabilité morale aigue de ceux qui s'apprêtent à commettre un meurtre.
Entre les mèches de ses cheveux trempés et agglutinés, il suivit d'un oeil noir l'avancée de Kanon. Il fallait qu'il saute à la gorge de quelqu'un... Il le fallait... Mais dans son champ de vision, et donc dans un environnement immédiat, il y avait Ban et Kanon. si agresser un type qui faisait quatre têtes de plus que lui et le triple de son poids n'était pas une bonne idée, passer ses nerfs sur le patron n'en était pas une moins mauvaise. Alors Aphrodite, mû (qu'est ce qu il fiche là le mouton!) par une sorte d'élan de préservation - pas la peine de rajouter au tableau un oeil au beurre noir... - resta immobile et silencieux, mais on pouvait sentir comme une légère hystérie sous-jacente et bien mijotante qui ne demandait qu'à s'exprimer...
Et Kanon - qui tient... enfin tenait le bon bout - eut alors la triste idée de faire entendre sa voix pour lui demander.. pour lui demander... s'il n'avait rien ?! Il était bigleux ?? NAN MAIS IL SE FICHAIT DE LUI ? S'il n'avait RIEN ?

" SI !" vociféra Aphrodite en relevant la tête d'un coup, plantant un regard plus que glacial (voilà, il a atteint le zéro absolu aussi) dans celui de son vis à vis "J'ai une TÊTE DE SCHTROUMPF ! Je suis MALMENÉ, TREMPÉ et DÉFIGURÉ !"

Aphrodite cessa de glapir, non parce qu'il avait terminé sa diatribe, mais parce qu'il lui fallait reprendre son souffle. Il s'apprêtait d'ailleurs à reprendre là où il s'était arrêté, mais on entendit alors des éclats de voix à l'extérieur, tout proche de la porte d'entrée. Les échos d'une violente dispute parvenaient à tous ceux qui se trouvaient à l'intérieur, ce qui eut au moins le mérite de faire taire Aphrodite - certainement de manière temporaire, mais c'est mieux que rien.

Ban posa son balai et ses chiffons, et se dirigea vers la porte, d'autant plus vite qu'on pouvait nettement reconnaître la voix de son collègue. Il ouvrit la porte et les cris se firent d'un coup beaucoup plus clairs, mais émaillés par les aboiements d'un jeune caniche qui se promenait par là avec son maître et qui, excité par les hurlements, aboyait tant qu'il pouvait sur les deux hommes, alors que son propriétaire essayait désespérément de le tracter plus loin.

"Mais enfin, laissez moi rentrer à la fin, merde !
- J'ai dit non ! Personne qui rentre !
- Wouah ! wouah ! wouah !
- Poupou, viens ici !
- Et ce contrat, faut que je vous l'agrafe sur la tronche pour que vous le voyiez mieux !
- Nan, j'le vois ! Et même si vous êtes le DJ, vous entrez pas ! Personne rentre !
- Allez Poupou !
- Grrr wouah wouah wouah !!
- Je vous préviens !! Je vais faire un scandale !! Je me suis produit dans les meilleurs clubs du pays ! Personne ne traite Agora Dulotus comme ça !!
- C'est le livreur de papier toilette ?" s'enquit Ban en sortant à son tour.

Le DJ poussa un cri de rage exaspéré, et Ban, surpris, se recula. Agora Dulotus en profita pour se faufiler par l'interstice avec sa mallette. Le caniche, voyant l'homme courir, se précipita à sa suite, arrachant sa laisse aux mains de son maître. Les deux vigiles s'élancèrent au même moment dans l'embrasure de la porte pour stopper Dulotus et le chien, et entrèrent en collision de manière assez violente, et titubèrent, sonnés. Le maître du chien - qui lui faisait certainement faire une dernière balade avant le coucher, car il était vêtu d'un long manteau dont les pans, s'envolant pendant sa course, qui révélèrent le tissu rayé d'un pantalon de pyjama - s'élanca aussi en criant le nom de sa bestiole.

Donc Kanon, qui tenait pourtant le bon bout, put voir arriver vers lui en courant, dans l'ordre d'apparition, un DJ furieux, engagé à prix d'or et presqu'aussi hystérique qu'Aphrodite, suivi d'un caniche particulièrement agressif et gueulard, puis d'un type inconnu vêtu d'un pyjama à rayures qui criait "Poupou viens là", et enfin des deux vigiles qui se tenaient tous deux le front.
Aphrodite, lui, ouvrait des yeux ronds sur le tableau avec un air parfaitement idiot, qui s'harmonisait au mieux avec son allure du moment, qui... qui ne ressemblait plus à rien.
Malheureusement, le DJ le bouscula violemment en essayant de semer le chien, et Aphrodite, dont les nerfs à vif ne tenaient qu'à un fil, lâcha un hurlement suraigu. Le caniche au délicat système auditif se sentit immédiatement agressé et se désinteressa de sa cible première pour se jeter sur lui, dans le but clairement avoué de faire un sort peu enviable à ses mollets. Heureusement pour ces derniers, le chien patina dans l'eau qui dégouttait encore des vêtements et des cheveux d'Aphrodite, et celui-ci n'eut que le temps de se hisser d'un mouvement sec sur le bar pour esquiver l'attaque - toujours en hurlant. Pendant ce temps-là, le DJ brandissait sous le nez de Kanon son contrat en bonne et dûe forme et vilipendait les deux vigiles sans qu'on puisse comprendre exacement ce qu'il racontait, puisque les hurlements d'Aphro, les aboiements rageurs du caniche, les sommations des vigiles et les supplications du propriétaire du chien faisaient un barouf tel qu'on aurait pu croire que le Golden Triangle était ravagé par un fléau naturel.
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Message  Kanon Ven 9 Oct - 1:49

Kanon tenait le bon bout, il l'avait tenu jusque là, mais pouvait-on réellement se préparer à l'Apocalypse? Tout avait commencé par une visite du proviseur, puis les choses s'étaient enclenchées, encastrées et empirées, emportées par l'effet boule de neige et s'étaient désormais muées en véritable avalanche d'hysterie collective. Il n'avait rien laissé transparaitre, demeurant calme au possible même si l'on pouvait discerner une forme de montée d'adrenaline, mais interieurement Kanon était sur le point d'exploser, comme s'il s'était retrouvé dans une forme de bulle sous-marine maintenue par des pilliers et qu'il les observer s'effondrer les uns après les autres sans qu'aucun de ses efforts ne puisse changer la donne, même le sien s'était ébranlé, se fissurait de part et d'autre et pour l'heure il ne pouvait que contempler le desastre du projet de sa vie qui se brisait comme les vagues emportent des ruines oubliées. Puis un éclair survint, une réaction qui le frappa à la tempe comme un rappel parmis les vivants, d'habitude les coups à la tempe font sombrer l'individu dans un long et profond sommeil, baignant d'inconscience, cela avait presque était le cas car ce court moment avait paru si long à l'esprit du grec seul avec lui-même. Les images, les sons, les sensations, tout semblait s'être ralenti, figé dans le temps. Quelle fut la cause de ce déclic? Voir débarquer un DJ completement à l'ouest qui montait sur ses grands chevaux alors qu'il était incapable de persuader deux abrutis dont le taux de testosterone dépassait de loin leurs QI réunis? Ou ces mêmes incapables qui n'avaient pas su retenir non seulement l'intrus précedement cité, mais également ce curieux en pyjama et son caniche. Durant son introspection hors du temps Kanon avait déja developpé une hargne à l'égard de cette homme et de son chien, mais ce n'était pas lui qui avait déclenché en lui cette réaction, non le responsable de cette foudre qui s'abattait c'était Aphrodite. Un simple "si" prononcé trop fort, trop dramatiquement et le reste était secondaire, le voir avec son air de grand blessé alors qu'il n'avait que les cheveux trempés avait réveillé une partie de Kanon qu'il valait mieux laisser endormie, une tête de schtroumpf, malmené, trempé, défiguré....les mots avaient retenti dans la tête encerclée de bleu comme les cris d'un homme que l'on balançait dans le vide. Un nouvel éclair le traversa, il se diffusa de son poing jusqu'à son épaule parcourant ensuite le long de son échine jusqu'à ses pieds qui machinalement confortaient leurs appuis, les cheveux du gérant se hérissaient légèrement à mesure que ses sourcils se froncèrent sur un regard sombre, avait-il lui-même eu conscience de cet imperceptible changement? Peut-être inconsciement, il s'était presque imaginé attraper Aphrodite par la choucroute qui siegeait sur son crâne, lui écraser son poing sur son nez délicat puis se retourner sur les autres personnes présentes, sauf le chien.



Le plus ironique dans cette histoire c'est que c'est pile à ce moment là, qu'une voix resonnait dans son esprit et cette voix était celle-là même qui s'était faite entendre par Kanon, celle-là même par laquelle le Mal avait pénétré dans l'enceinte du Golden Triangle, il pouvait entendre distinctement le vieux proviseur bêler "La violence ne résoud rien mon petit Kanon". Et allez savoir pourquoi, c'est bien la première fois qu'elle avait un sens, pas de violence hein, il n'en eut pas, la réaction de Kanon fut un rire, un rire franc et naturel le buste incliné en arrière. Il fit quelques pas pour s'adonner pleinement à cette vague d'hilarité nerveuse qui envahissait son être, puis après une profonde respiration il fit face à ses problèmes, l'un après l'autre, et dans l'ordre ce fut à ce cher Agora du Lotus qu'il adressa la parole en premier.



"Installe-toi sur la table de mixage, on en parle dans une minute."




Cela avait pu avoir l'air d'une phrase anodine, d'une requète posément formulée accompagnée d'un sourire, ça c'était ce que l'on pouvait voir, ce que le DJ pouvait ressentir par contre c'est qu'il n'y avait pas eu de différence s'il lui avait placé un couteau sous la gorge en lui ordonnant de poser son cul là-bas et de fermer sa grande gueule. D'ailleurs il l'encouragea à se décaller par un mouvement de la main sur son épaule, se tournant vers les deux portiers qu'il gratifiait d'un regard méprisant avant d'indiquer d'un mouvement sec de la tête leur cible : l'homme qui promenait son chien. Tiens d'ailleurs en parlant de chien, il se retourna juste à temps pour voir celui-ci patiner royalement sur le sol, puis il se tourna vers Aphrodite et sa nouvelle permanente l'arguant d'un ton ferme mais un brin narquois.



"Ne t'inquiete pas Aphrodite, les caniches ne se dévorent pas entre eux."



Puis il se tournait, empruntait les escaliers qu'il gravissait jusqu'à mi-chemin avant de se replacer face à l'assemblée à qui il s'adressait.



"Je vais dans mon bureau m'isoler dix minutes, à mon retour si la musique n'est pas prête, le sol impeccable et qu'on ne m'accueille pas avec le sourire, le clochard qui fait nos poubelles aura de la compagnie. Et une dernière chose, si je retrouve des dejections canines je jure de passer la serpillère avec vos têtes !"



Et le voila qui clôturait son escalade, pénetrait dans son bureau et claquait la porte durement. Pfiou des fois il se disait qu'il aurait aussi bien pu monter un zoo.
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Message  Aphrodite Dim 18 Oct - 19:08

Le temps et la situation semblèrent se suspendre lorsque Kanon explosa d'un rire totalement inattendu, et ce fut comme si une vague glacée de bnehitude venait de s'abattre sur le joyeux bordel qui régnait dans le club. Agora Dulotus stoppa net ses récriminations, imité par tous les autres gueulards à deux ou quatre pattes, et, durant un petit moment, il n'y eut plus dans la grande salle que le rire en cascade du gérant des lieux, et une brochettes de regards médusés braqués sur lui. Même le chien avait marqué une trêve dans ses aboiements hargneux et avait tourné la tête vers le bipède dont les nerfs venaient positivement et complètement de lâcher.

Et puis l'étrange enchantement se rompit, pour laisser place à une reprise du bon bout de la part de Kanon. Le DJ sembla vouloir en profiter pour se remettre aussitôt à lui exposer - en criant - ses réclamations, mais fut coupé dans son élan par l'Hilare, qui, plus tellement hilare à présent, lui intima, en gros, d'aller poser son cul là bas et de fermer sa grande gueule. Et oui, le message éait tout à fait passé, et même un emmerdeur comme pouvait l'être Dulotus n'avait pas tellement envie de tester un deuxième pétage de plomb kanonien, des fois que cette fois, cela ne se traduise plus par un rire incontrôlable mais par quelque chose de plus douloureux. Il y a des gens avec qui il ne faut pas trop tirer sur la corde, et Agora Dulotus avait suffisamment côtoyé des chieurs en tous genre, dans le monde de paillettes où il evoluait, pour se montrer prudent.

Il prit donc la poudre d'escampette pour aller s'occuper de son poste de travail, non sans grommeller dans sa barbe des choses peu aimables.

Les deux vigiles, eux, avaient très bien saisi le regard assassin de leur patron, et ne s'y étaient pas attardés, car ils étaient en train de se concerter à voix basse pour savoir lequel se chargeait de foutre dehors le caniche, petit mais hystérique et aux dents acérées, ce qui impliquait auparavant de l'attraper.

Aphrodite, quant à lui, avait arrêté de hululer, mais quelque chose dans sa posture, ou son expression, suggérait qu'il était absolument hors de question qu'il descende de son perchoir tant que la Bête était encore là. Il ne lâcha pas un mot, ce qui ne l'empêcha pas d'adresser au dos d'un Kanon sur le départ une épouvantable grimace qui en disait long sur ce que lui avait inspiré sa remarque.

L'homme au pyjama rayé profita de la bnehisation générale pour se saisir de la laisse de son monstre miniature, juste avant qu'une grosse main ne s'abatte sur son épaule. Se retrournant, il se trouva face à face avec un Ban bien décidé à le foutre dehors. L'homme, d'ailleurs, ne demandait pas mieux, car il n'avait jamais cherché à entrer dans cet établissement pour autre chose que récupérer Poupou le caniche, et il avait hâte de rentrer chez lui. D'ailleurs, en moins de temps qu'il n'en fallut pour le dire, il était dehors, sur le trottoir, avec son chien, tandis que Ban réintégrait l'intérieur du club, et que l'autre portier se remettrait à son poste.

"Ca alors, Poupou, c'est une maison de fous." marmonna-t-il à l'attention du chien un peu calmé "La mère voudra jamais y croire. J'te fiche mon billet qu'elle va penser que j'me suis arrêté au troquet."

Et il repartit bien vite, en traînant le chien qui nourrissait quand même une certaine amertume en pensant à tous ces mollets, et au fait qu'il n'avait pu s'attaquer à aucun. Il fallait faire vite, car le feuilleton de seconde partie de soirée allait bientôt commencer, et l'homme ne voulait manquer pour rien au monde son épisode de "Zodiacal Housewives in Death Queen Island", avec la belle Esmeralda Gourdeblonde, qui était vraiment bonne actrice même si elle était une fille-de. D'ailleurs, elle faisait elle-même ses cascades, et elle se vautrait avec une grâce inégalable. En plus, il avait parié avec sa femme que dans cet épisode, Esmeralda succomberait aux avances de Jango Lafournaise. Il s'agissait de ne pas rater le début.

Au Golden Triangle, vu les horaires d'ouverture, on avait pas l'occasion de suivre cette passionnante épopée télévisée, mais on savait quand même s'occuper. D'ailleurs, Ban venait de reprendre son ramassage de flotte, peu motivé à aller dire bonjour à ce clochard notoire mentionné par Kanon ou, pire, d'aller partager ses poubelles. Aphrodite, quant à lui, consentit à descendre du bar dès que Poupou le caniche fut hors la vue, et fila aussitôt en direction des vestiaires, où, grâce au ciel et à sa merveilleuse prévoyance et à sa perfection absolue, il avait entreposé de quoi se changer et récupérer la catastrophe capillaire qui couronnait sa petite personne. Bien sûr, il lui faudrait un peu plus que dix minutes, mais voyons le bon côté des choses : le cours normal reprenait au Golden Triangle.


Finalement, Kanon avait réussi à rattraper le bon bout si bien tenu et si dramatiquement perdu, et on ne pouvait que saluer cette réussite.

Pendant ce temps, dans un quartier plus calme de la ville, un certain vieux proviseur s'endormait paisiblement dans son lit, sans se douter le moins du monde que sa visite avait provoqué quelque chose qui ressemblait douteusement à un début d'apocalypse.
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